Bien être
Oser le bien être au collège
Comment procèdent les collèges qui mettent en place des programmes visant à améliorer le bien -être des élèves et des adultes ? Quels types d’actions sont mises en place ? Avec quels résultats ? Le petit livre de Christian Garcia et Caroline Veltcheff, publié avec le soutien de la Mgen, fait très concrètement le point sur des pratiques méconnues qui changent la vie de tous.
Christian Garcia : Construire un cadre de vie favorable au collège est indispensable
Quand on pénètre dans le collège Sonia Delaunay de Paris 19ème, la première chose que l’on voit c’est un dessin qui souhaite la bienvenue. Ce n’est pas par hasard. Le principal, Christian Garcia, a co-écrit avec Caroline Veltcheff l’ouvrage « Oser le bien être au collège ». Muté tout droit du Mexique dans ce collège Rep+ parisien, il y a importé ce qu’il avait découvert outre-Atlantique : l’importance de la relation personnelle avec les élèves et les familles. La volonté de prendre en compte le bien être des élèves et aussi des adultes. Un exercice de pacification dont il nous livre quelques secrets…
La chronique de Véronique Soulé : L’empathie pour mieux vivre ensemble à l’école
Docteur en sociologie et en psychologie, maître de conférences à l’Université du Maine au Mans, Omar Zanna (1) a notamment publié Apprendre à vivre ensemble en classe (Dunod, 2015) et a coordonné l’ouvrage Corps et climat scolaire (Revue EPS, avec C Veltcheff et P-Ph Bureau, 2016). Il défend la nécessité d’éduquer à l’empathie dans une école qui accueille un public de plus en plus hétérogène où, pour bien apprendre, il faut savoir vivre ensemble.
Denis Meuret : L’urgence de construire l’Ecole fraternelle
« Contre le nihilisme (du djihad) l’école peut développer chez les élèves ce qui permet justement de se penser come l’auteur de sa vie ». Dans la revue Projet, Denis Meuret, professeur émérite en science de l’éducation, signe un bel article sur l’éducation à la fraternité. Ce sujet nous avait paru s’imposer il y a un an quand le Café pédagogique avait organisé la 1ère Journée de la Fraternité à l’Ecole. Denis Meuret nous donne l’occasion de revenir de façon très concrète sur cette urgence.
Meirieu
Philippe Meirieu : L’École est obligatoire, mais l’apprentissage ne se décrète pas
Ayant l’occasion de travailler régulièrement avec des enseignants, je peux témoigner que beaucoup d’entre eux buttent encore sur une contradiction que je crois nécessaire de regarder en face : « L’École est obligatoire, mais l’apprentissage ne se décrète pas ». Effectivement ! Et c’est bien pour cela que nous avons besoin de pédagogie… C’est aussi pour cela qu’il nous faut régulièrement faire le point sur la manière de nous situer au regard de cette question. Car c’est là – n’en doutons pas – que se situe le vrai clivage. C’est dans la manière de surmonter cette contradiction que nous nous situons dans les débats éducatifs et les débats de société. C’est même là, à mon sens, que se joue le rapport essentiel entre pédagogie et politique.
Enseignement professionnel
Le Cnesco veut en finir avec les lycées ghettos
« Parce que demain notre pays ne construira pas sa cohésion nationale en pratiquant du séparatisme éducatif et social, parce que demain notre pays ne redynamisera pas son économie sans des ressources humaines qualifiées à tous les niveaux de responsabilité, notre enseignement professionnel et son petit frère l’apprentissage devront dans les années futures être au coeur des préoccupations de politiques enfin capables de penser une action publique qui embrasse, dans une vision holistique et complexe, l’éducation, la formation, le travail, l’économie et le social ». Nathalie Mons clôt le 8 juin la Conférence de comparaisons internationales sur l’enseignement professionnel, organisée par le Cnesco et le Ciep, par un appel à une prise en compte réelle de l’enseignement professionnel par l’Etat. Le Cnesco demande à la fois des réformes urgentes et des changements sur le fond qui concernent aussi les entreprises.
Une situation alarmante pour le Cnesco
Pénurie d’enseignants, concentration des difficultés scolaires et des inégalités sociales et de genre, inflation des diplômes, l’enseignement professionnel est bien l’oublié de l’Education nationale si l’on en croit le Conseil national d’évaluation du système scolaire. Le Cnesco publie le 8 juin le bilan alarmant de la conférence de comparaisons internationales qu’il a organisée avec le Ciep, le Céreq et le Lest, les 19 et 20 mai.
Comment l’enseignement professionnel réinvente la relation aux parents
Pourquoi tisser des liens avec les parents dans l’enseignement professionnel ? Parce que l’impact est mesurable sur les résultats et sur le comportement des élèves. Mais aussi parce que ça embellit le métier. Comment faire ? Claire Botella, professeure d’EPS au lycée polyvalent Jules Fil à Carcassonne, a eu l’idée de proposer un parcours STEP – Santé aux élèves et à leurs parents en lien avec le baccalauréat professionnel Accompagnement, soins et services à la personne. Récit d’une réussite qui lui a valu un prix national Unss éthique, santé et bien-être.
Christian Forestier : Il faut réserver les STS aux bacheliers professionnels
Coordonnateur du dernier numéro de la Revue internationale d’éducation de Sèvres (CIEP) consacré à l’enseignement professionnel, ancien recteur et administrateur du Cnam, Christian Forestier connait bien l’enseignement professionnel. Il revient pour les lecteurs du Café pédagogique, sur les préconisations publiées par le Cnesco le 8 juin.
Enseignement professionnel : Le Snuep Fsu critique les préconisations du Cnesco
Second syndicat de l’enseignement professionnel, le Snuep Fsu partage certaines convictions du Cnesco. Mais il est hostile à bien des mesures proposées par le Cnesco à l’issue de sa Conférence de comparaison internationale. Sigrid Gérardin, co secrétaire générale du Snuep s’en explique.
Numérique
Informatique : La Main à la pâte publie un manuel gratuit d’informatique pour l’école primaire
Comment enseigner l’informatique qui est entrée dans le nouveaux programmes de l’école primaire ? La Main à la pâte a présenté le 2 juin un véritable manuel couvrant les cycles 1, 2 et 3, disponible gratuitement. L’ouvrage va plus loin que son titre : « 1, 2, 3 Codez ! ». En presque 400 pages il fournit des séquences « clés en main » aux enseignants du primaire qui doivent, avec ou sans matériel, enseigner l’informatique à la rentrée 2016.
Gilles Dowek : En informatique, il est important de commencer tôt
Membre du conseil scientifique de La Main à la pâte et chercheur à l’Inria, Gilles Dowek parraine la publication de « 1, 2, 3… Codez ! » l’ouvrage de La Main à la pâte sur l’enseignement de l’informatique. Il nous dit pourquoi, pour lui, cet enseignement est nécessaire dès le primaire.
Bruno Devauchelle : Former les enseignants au numérique ?
Faut-il former encore les enseignants ? L’exemple de près de quarante années de formation à l’informatique, aux TIC, TUIC et autre numérique, pédagogique ou non, peut laisser le formateur désespéré. Plan après plan, circulaire après circulaire, projet après projet, on peut se demander pourquoi tant d’argent est mis dans la formation pour des résultats aussi « modestes ». Citons le questionnement de Peraya, Viens et Karsenty en 2002 : « il serait intéressant de chercher à mieux comprendre l’apport de divers facteurs individuels, organisationnels, institutionnels ou sociétaux dans l’intégration pédagogique des TIC à la pratique éducative des nouveaux enseignants. » (1). S’il faut interroger la formation, ses modalités et ses pratiques, il faut aussi questionner plus globalement le contexte dans lequel se développe le numérique au sein duquel la problématique de formation se pose.
Bruno Devauchelle : Partager à l’ère du numérique
Collaboration, coopération etc. Tout concoure à nous inciter à partager. D’ailleurs on repère nombre de mouvements, basés sur Internet qui nous invitent à partager, à échanger. Le collectif est à la mode… Y a-t-il quelque chose de nouveau qui inciterait à réinterroger cette situation ? Pas vraiment, du côté de l’attitude des adultes. Mais bien davantage du côté des projets et recommandations pour les élèves, les étudiants. On trouve d’ailleurs le même engouement dans les entreprises, mais là les choses sont différentes, selon la nature et l’ampleur des projets qui sont gérés. Il n’y a pas une seule forme d’organisation mais de nombreuses et quand on entre dans les particularités du quotidien, là encore les choses sont très hétérogènes. Certes on parle de management collaboratif, d’entreprise horizontale (cela fait bien longtemps que des auteurs comme Seyriex par exemple en parlent – « Mettez du réseau dans vos pyramides. Penser, organiser vivre la structure en réseau ». Village Mondial, 1996), on parle aussi d’organisation apprenante ou encore d’intelligence collective.
Le système éducatif
PPCR : Le Snuipp demande une consultation des enseignants sur le nouveau mode d’évaluation
« On ne laissera pas les inspecteurs et les personnels de direction décider seuls du nouveau mode d’évaluation des enseignants », nous a dit Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp Fsu, le 3 juin. Dans le cadre de la négociation PPCR, la ministre a annoncé le 31 mai un nouveau mode d’évaluation des enseignants du premier et du second degré en lien avec les nouvelles carrières.
Congrès du Snuipp : Refondation : Des avancées pas à la hauteur des besoins
Réuni en congrès national du 6 au 10 juin, le Snuipp Fsu doit adopter un nouveau projet pour les années 2016 – 2019 et désigner un(e) nouveau / elle secrétaire général(e). Ne pouvant se représenter statutairement, Sébastien Sihr, secrétaire général sortant, fait un état des lieux de l’enseignement primaire à la fin d’une refondation qui a beaucoup promis à l’enseignement primaire…
L’OZP inquiète « des risques d’enlisement » de l’éducation prioritaire
» NON, les risques d’enlisement, ne sont pas écartés. L’éducation prioritaire, et l’entrée par la pédagogie, ne font pas partie de l’ADN de l’institution, de ses responsables administratifs ou politiques », écrit Marc Douaire dans un communiqué de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP), une association .qui regroupe les acteurs de l’éducation prioritaire. L’OZP demande une amélioration du pilotage des réseaux, une véritable politique de ressources humains pour les personnels spécifiques aux réseaux et « un bilan d’étape collectif et public » de la refondation de l’éducation prioritaire.
L’Etat veut contrôler davantage les écoles hors contrat et la scolarisation à domicile
« Neutre », « dissuasif pour les ennemis des libertés républicaines », « sécurisant pour les familles », « permettant le dialogue »… Le nouveau régime prévu pour les écoles hors contrat et l’enseignement à domicile serait, à en croire la ministre qui l’a présenté le 9 juin, un vrai enrichissement des libertés publiques. Pourtant les textes annoncés renforcent la périodicité et la force des contrôles administratifs sur les écoles privées hors contrat et sur l’instruction à domicile. Ils mettront en place un régime d’autorisation d’ouverture pour les écoles hors contrat. Pour N Vallaud-Belkacem c’est nécessaire pour assurer le respect du droit à l’éducation qu’elle veut concilier avec la liberté de l’enseignement dans un nouvel équilibre.
Claudia Renau : Les contrôles pourraient bloquer nos enfants
Le 9 juin un petit groupe de parents manifestait devant le ministère de l’Education nationale contre les projets de contrôle du ministère sur l’instruction en famille. Pour la principale association, Les enfants d’abord, les projets de texte » anéantissent la liberté d’enseignement ». Militante de plusieurs associations de parent et présidente de l’association L’école de la vie , Claudia Renau explique pourquoi ces parents s’opposent au projet ministériel.
Admission Post Bac : Des progrès sous pression
« C’est la première fois qu’on lève le voile », a dit N Vallaud Belkacem le 8 juin en présentant les données du premier tour d’APB, le logiciel qui affecte les bacheliers dans l’enseignement supérieur. Selon le ministère, une meilleure gestion des demandes a nettement amélioré l’orientation des jeunes cette année et réduit les affectations par tirage au sort. Si le ministère insiste sur ces progrès c’est aussi qu’il est sous la menace de poursuites de l’association Droits des lycéens…
Lycée : De fortes inégalités académiques pour le devenir des élèves faibles
Que deviennent les élèves faibles après la 3ème ? Le lycée est-il capable de compléter les manques du collège ? Quelle sera leur orientation ? Une étude de la Depp éclaire ces questions. Elle montre qu’un élève faible sur deux obtiendra un bac. Mais que le parcours variera beaucoup selon les académies.