L’épreuve de sciences expérimentales au bac S éveille cette année encore des soupçons de fraude et des réactions chez nombre d’enseignants. L’APBG (association des professeurs de SVT) et le ministère se veulent rassurants. Pourtant un cas de fraude aurait eu lieu cette semaine à Nice.
« Les examens arrivent à grand pas, et comme chaque année les TPs/ECE se déroulent à compter de fin mai, peu avant les épreuves écrites. La diffusion des sujets et codes des TPs/ECE de SVT des trois dernières années avait eu lieu à la fin de la période des TP, ce qui avait pu avantager ceux qui passaient les épreuves en dernier. Toutefois, la petite « parade » consiste tout simplement à faire tourner les codes des TPs, avec l’intitulé du sujet (dans la mesure du possible) et ce qui est attendu. Cette dernière tactique avait plutôt bien fonctionné l’année dernière, alors nous comptons sur vous cette année! 😉 »
Cette année encore, sur le forum TiPlanet les lycéens échangent sur les épreuves de sciences expérimentales en SVT et physique chimie. Ils décrivent les épreuves, voir filment les manipulations demandées. Certains expliquent comment on peut sauvegarder dans sa calculette ces exemples. D’autres montrent comment on peut cacher des documents dans la calculette de façon à ce que le surveillant ait l’impression que sa mémoire est vide.
L’épreuve de sciences expérimentales se déroule avec les mêmes sujets à des moments différents selon les établissements. En échangeant sur les sujets d’examen, qui sont en nombre limité, les élèves s’entraident dans la préparation de l’épreuve. Ceux qui ont la chance de paser en dernier ont là un sacré outil de révision.
Pour le ministère ce n’est pas de la triche car l’épreuve évalue la technique de manipulation et pas les connaissances. C’est aussi ce que nous a dit l’APBG. » Il faut rappeler que l’épreuve d’évaluation des compétences expérimentales, porte sur la conduite d’un protocole expérimental permettant de résoudre un problème. Ce n’est pas une épreuve écrite de restitution de connaissances. Si il y a fuite, elle se fera sur la problématique et sur l’information de la technique utilisée. Mais, c’est important, l’expérience montre qu’un élève, même connaissant la nature du sujet, qui ne s’est pas investi régulièrement au cours de l’année et mai, a énormément de difficulté pour réaliser l’expérience et pour en communiquer efficacement les résultats », précise S Lacassie, président de l’APBG. L’association demande quand même que la durée et la date de l’épreuve soient revues.
Mais cet avis n’est pas partagé par tous les enseignants. « Au final les élèves manipulent peu et rédigent beaucoup d’après leurs connaissances dans cette épreuve », avons nous pu lire sur un forum d’enseignants. Une fiche d’évaluation, que nous avons pu consulter, montre qu’une partie des points va à la présentation des résultats pour les communiquer et à la construction d’une réponse.
Un candidat semble aussi être de cet avis. Un élève d’un lycée de Nice a été pris en train de consulter une fiche sur une des expérimentations sauvegardée sur sa calculette. Ce qui donne à penser que les échanges entre lycéens ne relèvent pas que la révision active…