Second syndicat de l’enseignement professionnel, le Snuep Fsu partage certaines convictions du Cnesco. Mais il est hostile à bien des mesures proposées par le Cnesco à l’issue de sa Conférence de comparaison internationale. Sigrid Gérardin, co secrétaire générale du Snuep s’en explique.
Quel regard jetez vous sur les préconisations du Cnesco sur l’enseignement professionnel ?
Nous partageons bien des éléments du bilan dressé par le Cnesco. Par exemple on dénonce depuis longtemps les difficultés d’insertion des bacheliers professionnels. On a alerté le ministère sur ce point. On partage aussi la condamnation de l’orientation précoce. Les sciences de l’éducation ont suffisamment démontré leur effet négatif sur le devenir des jeunes.
Mais supprimer la 3ème prépa pro nous semble une mauvaise idée. Elle ne changera rien car ce qu’il faut travailler c’est l’orientation post 3ème. On est favorable à ce qu’il y ait un enseignement professionnel pour tous les collégiens. On attire aussi l’attentions sur le fait que la réforme du collège va encore baisser davantage le niveau ds élèves dans les fondamentaux.
Comment améliorer l’orientation post bac ?
L’interdiction du redoublement et le bac pro en 3 ans se sont traduits dans les lycées professionnels par un rajeunissement des élèves qui veulent davantage faire des études supérieures Mais qui se heurtent à l’écart de niveau entre le bac pro et le Bts.
Par suite individualiser le sparcours, ce que recommande le Cnesco, ne nous semble pas une solution. Il faut donner à ces jeunes les moyens de réussir. IL faut donc plus de temps de formation et repasser là où c’est nécessaire au bac pro en 4 ans.
Le Cnesco pointe du doigt les bacs pro tertiaires en difficulté. Que faut il faire ?
J’enseigne l’économie gestion dans une de ces formations. Et j’ai 35 élèves par classe. C’est juste pas possible avec des élèves plus jeunes, en 3 ans et avec cet effectif d’atteindre un niveau correct.
Les préconisations ne parlent pas de l’apprentissage. Faut il le généraliser dans les lycées professionnels ?
Il se met en place dans les LP. Mais c’est une catastrophe pour les enseignants et les élèves. Cela crée des problèmes dans la classe car les apprentis ont un rythme de travail différent avec des périodes de stage différentes. Ils sont salariés et pas les autres élèves. ILs n’ont pas le même statut juridique ce qui pose aussi problème pour faire appliquer le règlement de l’établissement. Pour toutes ces raisons, développer l’apprentissage en LP serait une très mauvaise idée.
Propos recueillis par F Jarraud