« C’est un outil qui suscite l’enthousiasme dans les écoles. Pourtant c’est aussi un outil de formation ». Emmanuel Orti, professeur des écoles et Atice à Nîmes, peaufine un carnet de suivi des élèves de maternelle qui pourrait simplifier la vie des enseignants tout en les aidant à s’approprier le numérique. Le « Carnet de suivi des apprentissages numérique » (CSDAN) sera téléchargeable gratuitement.
Un nouveau carnet avec la réforme
Point fort de la réforme des programmes de maternelle, le « carnet de suivi des apprentissages » s’impose dorénavant à tous les enseignants. Eduscol nous dit ce qu’il est et aussi ce qu’il n’est pas. « Chaque enseignant s’attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le cheminement de l’enfant et les progrès qu’il fait par rapport à lui-même. Il permet à chacun d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution. Il est attentif à ce que l’enfant peut faire seul, avec son soutien ou avec celui des autres enfants », dit le site ministériel.
Eduscol n’hésite d’ailleurs pas à donner des exemples de carnets de suivi d’allure différentes mais tous sur support papier. Différence avec le carnet d’avant réforme, le carnet de suivi ne peut pas se limiter a un album où des coups de tampon valident des compétences acquises ou pas. Le nouveau carnet de suivi est personnel. Il tient compte du fait que les enfants avancent à des vitesses différentes et doit mettre en valeur les acquis. Pas les retards…
Associer l’enfant à son évaluation
« Les enseignantes m’ont dit : « ça va nous prendre des heures à coller les photos, mettre des commentaires, les éléments du référentiel », explique Emmanuel Orti. Même si le carnet doit être rempli chaque jour, les classes de maternelle comptent généralement 25 à 28 élèves…
Du coup, c’est quasi impossible « d’associer l’enfant, chaque fois que possible, à l’identification et à la compréhension de ses progrès lui permet de mieux s’approprier les attendus de l’école », come le demande Eduscol.
Et c’est d’autant plus dommage que le carnet voyage dans la famille et qu’il est la trace de ce qui se fait à l’école. Or les parents connaissent souvent très mal ce qui se fait en maternelle.
Seul le numérique, pour Emmanuel Orti , pouvait débloquer la situation. « J’ai programmé l’application. Mais ce sont les enseignantes qui m’ont guidé et dit ce qu’il fallait faire », explique E Orti. Il remercie notamment Virginie de Coster, directrice de l’école maternelle du Vallon à Nîmes qui s’est beaucoup implique dans la conception du logiciel.
Le « Carnet de suivi des apprentissages numérique » (CSDAN) permet effectivement de construire facilement un suivi de chaque enfant et même de l’associer. On peut ainsi générer des carnets très personnels et qui pourront être exportés si nécessaire en version imprimable pdf pour les parents non équipés.
Comment obtenir le logiciel ?
« C’est aussi un outil de formation au numérique », insiste E Orti. En effet , pour tirer parti des avantages du CSDAN il faut manipuler le numérique. Evidemment le CSDAN est taillé sur mesure pour les écoles de Nîmes, une ville qui dispose dans chaque classe de MS et GS de maternelle d’un tableau numérique. On peut ainsi remplir le Carnet depuis son TNI ce qui est une façon très efficace d’inviter l’enfant à participer. D’un doigt il peut inclure un dessin dans son carnet ou la vidéo de ce qu’il a fait aujourd’hui. Le Carnet utilise un logiciel propriétaire de Promethean. « Je l’ai choisi car les enseignantes le connaissent bien », explique E Orti.
Autre particularité locale : l’académie dispose d’un ENT accessible aux écoles primaires. Les parents peuvent y consulter le Carnet et suivre au jour le jour les progrès de leur enfant.
Mais si vous n’avez pas de TNI , le CSDAN et pour vous aussi. On peut l’utiliser depuis un ordinateur et le logiciel propriétaire est proposé gratuitement.
Le Carnet de suivi des apprentissages numérique » est déjà diffusé gratuitement sur Viaeduc, un réseau développé par Canopé où existe un groupe de mutualisation. Vous devez obligatoirement vous inscrire sur cette plateforme pour en bénéficier.
François Jarraud