Les 18-19 mai à Nice, au 7ème colloque écriTech’, il s’est agi de comprendre en quoi le numérique transforme notre façon d’écrire, donc aussi de créer, de nous relier au monde et d’apprendre. Ce riche partage de réflexions doit résonner comme un bouquet d’invitations : saisir combien les nouveaux supports d’écriture changent notre imaginaire culturel, ne pas s’abandonner à des jugements de valeur hâtifs sur les comportements en train de s’inventer, considérer le numérique comme le « milieu » qui est désormais le nôtre pour tenter de mieux l’habiter, développer un usage critique des nouveaux médias, repenser l’histoire de la littérature, envisager l’écriture comme geste, à réinventer…
Nouvelles dimensions
Catherine Becchetti–Bizot, Inspectrice générale de Lettres, a été chargée d’une mission d’étude des « pratiques mobilisant des pédagogies actives liées à l’utilisation des outils et ressources numériques ». Ce que nous entendons par numérique, souligne-t-elle, ce n’est pas seulement la technologie : c’est aussi le phénomène culturel et social qui en découle, tant il imprègne notre manière de construire et de partager les connaissances, nos relations aux autres, notre rapport à l’espace et au temps. « Quand les technologies de l’information et de la communication sont des technologies de l’écrit, c’est l’institution scolaire dans son ensemble qui est sommée de réagir », énonçait déjà Jean-François Cerisier en ouverture du premier colloque écriTech’. Il faut s’interroger sur les pratiques habituelles et de prendre la mesure du potentiel de créativité ainsi libéré pour les formes d’écriture scolaires. Des générations d’élèves ont été formées dans les livres : dans la linéarité, le chapitrage, les marges ouvertes au commentaire, les articulations logiques des paragraphes… Tout ceci a conditionné notre vision du monde, notre rapport au savoir, notre pédagogie : notre imaginaire culturel. Est-il encore possible d’écrire de la même façon, quand on publie quasi immédiatement ce qu’on écrit pour l’exposer à l’éparpillement et à la fragmentation ?
Quatre champs de nouveautés sont éclairés par Catherine Becchetti–Bizot. Le numérique fait ressurgir la dimension visuelle, voire plastique, de l’écriture : l’écrit sur écran se donne à voir ; par sa propre action, on y fait affleurer les signes pour les recomposer et leur donner du sens ; nous sommes invités à « considérer les mots comme chacun un objet » pour reprendre ceux de Francis Ponge, à explorer « cette serre incomparable, ces surprenantes sécrétions, ces matières extraordinaires que l’on appelle les mots » (« Pratiques d’écriture ou l’inachèvement perpétuel »). Avec le numérique, l’écriture devient multimodale : s’y combinent texte, image, sons, vidéo … pour produire une écriture métissée, susceptible de s’adresser à tous les sens, même le tactile. Le numérique met aussi en jeu le caractère dynamique de l’écriture : celle-ci se détache de son support ; elle est infiniment recomposable, se fait instable et provisoire, ce dont savent jouer les artistes ; le processus de création compte alors plus que l’œuvre elle-même. Enfin, le numérique renforce la dimension sociale de l’écriture : écrire en ligne, c’est prendre le risque d’être lu ; on s’offre au partage, à la collaboration, à l’interaction, au jugement, à l’appropriation par autrui ; on s’expose aux manipulations des données et des traces, mais on ouvre aussi la possibilité d’un enrichissement fécond par l’exercice d’une intelligence collective. Ces quatre métamorphoses sont susceptibles de renouveler les pratiques scolaires : par exemple aborder l’écrit par l’image pour adapter l’enseignement aux divers types d’élèves, prendre la mesure du caractère dynamique de l’écriture en procédant davantage par essai-erreur, développer esprit d’équipe, cocréation, évaluation par les pairs, faire réfléchir à la contrainte et aux responsabilités face à l’écrit, compétences nécessaires pour préparer à vivre dans une société numérique, la société de demain.
Nouvelles perceptions
Stéphane Vial, maître de conférences en design et médias numériques, à l’Université de Nîmes, souligne quant à lui les liens entre technique et perception : la technique a la capacité d’engendrer la phénoménalité, de produire la possibilité d’apparaître, ce qu’il nomme « l’ontophanie ». Il faut cesser de considérer les techniques comme des outils : ce sont des structures de la perception, des appareillages, des matrices invisibles dans lesquelles se coule l’apparaître. Des techniques différentes engendrent des perceptions différentes, un être-au-monde différent : « être, c’est technaître. » De ce point de vue, nous sommes tous « technological natives », des natifs d’une technologie : il y a des natifs du volumen, du codex, du chemin de fer, du téléphone …
Toute apparition d’une technique génère un trauma phénoménologique dans notre expérience du monde. La « Féé électricité » de Raoul Dufy, en son temps, a fixé la magie de cet avènement d’un nouveau « milieu technoperceptif ». Lorsque le numérique est apparu, la perturbation nous a conduits à opposer artificiellement deux mondes séparés : le « réel » et le « virtuel ». Nous avons désormais appris à vivre avec le numérique et acquis de nouvelles habitudes perceptives : nous existons en ligne sous notre identité propre, nous considérons que nous ne sommes pas vraiment amis tant que nous ne le sommes pas aussi sur Facebook, nous vivons dans un monde hybride, à la fois numérique et non numérique.
Stéphane Vial éclaire plusieurs caractéristiques de cette « matière numérique » : la réversibilité (la capacité à annuler, à revenir en arrière qui donne envie de faire CTRL Z jusque dans le monde non numérique), la versatilité (une tendance structurelle au bug qui nous apprend à vivre avec l’instabilité), « l’autruiphanie » (une nouvelle façon de faire apparaitre l’autre, de nouvelles capacités de percevoir autrui), la reproductibilité instantanée (on peut imprimer 500 exemplaires de la Bible de Gutenberg en 2 minutes !), la destructibilité (une perte de données nous enseigne que la matière est capable de s’évaporer complètement, sans se transformer), la fluidité (avec le numérique, tout glisse), la ludogénéité (le numérique provoque une humeur ludique, une recherche du « playsir »).
Il y a une tendance dangereuse à transformer nos perceptions en jugements de valeur, souvent fondés sur le dualisme, à condamner alors le smartphone en cours ou le multifenêtrage en temps réel. Mais « de quel droit jugez-vous mon appareillage psycho-cognitif ? » interroge Stéphane Vial : pourquoi réduire ce que l’élève fait sur l’écran au fait d’être sur un écran ? pourquoi ne pas faire confiance aux gens lorsqu’ils lisent ou écrivent sur leurs smartphones ? pourquoi autrui ne serait-il pas autrui sur les réseaux sociaux ? ou dans les objets connectés ? écrire sur un clavier, est-ce vraiment perdre en capacité de penser ? Et Stéphane Vial de témoigner : « je sens les idées traverser mes doigts en tapant sur le clavier », « en écrivant un long texte de façon manuscrite, j’ai cru mourir de la main », « écrire sur papier me semble un exercice de musculation plus qu’un travail d’écriture. »
Nouveau milieu
L’écrit à l’écran : une redéfinition de l’écriture ? C’est la question explorée par Serge Bouchardon, professeur à l’Université de Technologie de Compiègne. Il y bel et bien un « écrit d’écran » pour reprendre l’expression d’Emmanuel Souchier : il convient de considérer l’informatique comme une technique d’écriture. Nouveauté : pour la première fois, l’homme a recours à des outils d’écriture qui sont eux-mêmes écrits. L’architexte informatique est « une écriture d’écriture ». Il faut d’ailleurs y sensibiliser les élèves : leur faire saisir combien ce qu’on écrit avec le numérique est programmé, calculé, formaté. Autres nouveautés : la circulation entre les écrans, l’articulation espace numérique et espace physique (par exemple avec la géolocalisation), la capacité de l’écrit numérique à agir sur le monde physique (par exemple avec les imprimantes 3D). L’écriture selon Yves Jeanneret, c’est le moyen que l’homme a trouvé de rendre sa langue visible : et désormais aussi manipulable. Le numérique apparait aussi comme un système de déconstruction : écriture / parole (avec de possibles jeux sur les temps d’affichage), écriture / langue (par la dimension multimédia), écriture / lecture par le regard (par l’importance du geste dans la manipulation et la construction du sens). La variabilité est au cœur de l’écriture numérique : variables, variations, variantes en sont les modalités. Des tensions alors adviennent : construire de la variabilité signifiante, concilier écriture programmée et souci de singularité. « Le numérique, souligne Serge Bouchardon, est notre nouveau milieu de l’écriture ». Désormais, le milieu est dans l’individu, et non l’inverse. Désormais, le milieu signifie à la fois entre et autour. La mission de l’Ecole est de faire acquérir des compétences en littératie pour comprendre et agir dans notre milieu numérique.
La nouvelle option « Informatique et Création Numérique », bientôt proposée en séries L et ES, pourrait offrir la chance d’explorer ce milieu par-delà les champs disciplinaires : les œuvres hypermédiatiques de Serge Bouchardon et de nombreux artistes contemporains tracent sur les écrans de belles lignes, mouvantes ; ce sont aussi des lignes d’horizon pour une appropriation active et créative, au lycée, de l’écriture numérique.
Carole Lipsyc, docteure en Sciences de l’information et de la communication, est une pionnière de la création numérique. Elle a notamment produit l’œuvre « 3 Espaces », un des premiers récits littéraires transmédias qui en 2008 au Forum des Halles à Paris a touché près d’un million de lecteurs-visiteurs-joueurs, réuni plus de 30 000 lecteurs en ligne, 2 000 participants en atelier et près de 40 partenaires culturels et techniques. Notre lieu de vie, notre écoumène, s’est profondément transformé : l’écoumène prépositiviste, celui de Don Quichotte, nous vouait à l’exégèse des phénomènes surnaturels ; l’écoumène positiviste, celui de Sherlock Holmes, nous invitait à l’analyse des phénomènes naturels ; l’écoumène phénoménotechnique, celui de Terminator, nous plonge dans la médiatisation, nous amène à lire le monde en réalité augmentée. Notre lieu de vie est désormais un grand média immersif, une connexion d’écrans autant qu’un espace géographique.
Dans ce contexte, montre Carole Lypsic, « l’acte d’écrire est devenu potentiellement et littéralement écriture du monde. Nos productions écrites ne sont plus limitées à un support, elles peuvent exister dans le multiple, se fragmenter, se recomposer, se superposer, bifurquer, être parcourues par la promenade des yeux ou par celle du corps. » En témoigne le récit des « 3 Espaces », qui joue sur la variabilité des formes, explore une logique de l’extraction et de l’actualisation. « Nous avons l’extra-ordinaire chance de (ré)inventer les modalités de la signifiance dans cette nouvelle configuration technologique transmédia, spatialisée et interactive. » Carole Lypsic lance alors à son tour une belle invitation : « il faut apprendre la grammaire de notre écoumène. »
Nouveau rapport au monde
Comment écrire le monde et comment s’y inscrire à l’ère du numérique ? C’est précisément le thème d’une table ronde qui cherche à éclairer les nouveaux défis que nous lancent les écrans. Amel Cogard et Samra Lemonnier présentent les ressources d’Education aux médias proposées par France Télévision, notamment le webdocumentaire « 24 H du JT : en immersion dans les coulisses du Grand Soir 3 ». La journaliste Patricia Loison venue aussi rencontrer des collégiens pour une masterclasse explique son fort investissement dans le projet : il faut apprendre les mécanismes de fabrication de l’information pour lutter contre les ignorances et combattre les manipulations, qui font tant de ravages aujourd’hui.
Alexandra Saemmer, professeure en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Paris 8, auteure de « Rhétorique du texte numérique », lance 11 propositions pour une véritable éducation aux medias, ce qui implique aussi de résister à l’instrumentalisation de l’Ecole et du numérique, y compris par les acteurs du secteur, dont les intérêts restent à décrypter.
Pistes : prendre en compte les inégalités (les compétences numériques ne sont pas également distribuées, il faut sortir du mythe des digital natives comme l’a montré en particulier Anne Cordier) ; décoder les outils d’écriture, les architextes textuels, qui formatent et standardisent nos pratiques (par exemple, percevoir que si la police par défaut de Word est devenue Cambria et non plus Times dans les versions récentes, c’est parce qu’elle est propriété de Microsoft) ; éditorialiser sa présence numérique ; appréhender les distances informationnelles (les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés pour s’informer : par exemple, sur le fil d’actualité de Facebook, comment se fait-il que je reçoive des actus qui vont dans un seul sens ?) ; décrypter et déminer les médias (par exemple comment sur le site que je visite se matérialisent des lectures préférentielles) ; engager un travail d’introspection idéologique (pourquoi papillonne-t-on ? quel rôle exact jouent les hyperliens ? en quoi incitent-ils à une circularité susceptible de générer des clics et de favoriser la notoriété du site sur Google ?….) ; valoriser les poches de résistance ; valoriser l’incertitude (il ne faut pas chercher des « filtres de vérité » : l’incertitude est d’ailleurs une chance pour l’éducation) ; saisir la strate algorithmique (avec la tablette se répand une esthétique du surgissement, séduisante, mais qui empêche d’aller voir ce qu’il y a dans la machine, il faut enseigner une culture historique du code) ; figurer et contre-figurer (la dépossession de soi par le numérique n’est pas une fatalité, il ne s’agit pas de maîtriser, mais de décrypter le maillage des strates). Etudier la rhétorique de l’hyperlien, c’est finalement former des lecteurs critiques, et non des lecteurs désabusés, ce que beaucoup de jeunes sont hélas en train de devenir. Il faut alors expérimenter le numérique : Alexandra Saemmer invite au final à bricoler, braconner, détourner, en favorisant l’inventivité des élèves. Et ainsi enseigner à « se saisir de ce qui nous saisit ».
Marie-Julie Catoir-Brisson, maître de conférences à l’Université de Nîmes, présente Géoproject, outil numérique expérimental d’éditorialisation cartographique. Il s’agit de saisir comment l’interface numérique, la narration spatiale et la diversité des contenus médiatiques transforment l’expérience de l’écriture et de la lecture d’un récit. Géoproject utilse Open Street Map comme fournisseur de cartes supports et la plateforme WordPress comme espace de création de thèmes. Il s’agit aussi de mettre en place une « éthique créative des technologies ». Les cartes numériques peuvent être enrichies de textes, sons, photos, vidéos … pour inventer de nouvelles façons de raconter une histoire et de faire l’expérience sensible d’un territoire. On assiste ainsi à une délinéarisation et une fragmentation du récit. De multiples parcours de lectures sont possibles : la création est livrée à la manipulation du lecteur, qui éventuellement peut collaborer en enrichissant la carte et déconstruire ainsi la posture auctoriale. Des relations intersémiotiques plus ou moins complexes se tissent entre textes et images. A l’ère de la géolocalisation et de la condensation des informations, ce « data story telling » sous forme de carte apparait comme une abréviation du monde qui ouvre sur l’imaginaire d’un territoire et sur l’imaginaire d’un voyage. Assisterait-on au passage de la chronologie à la cartographie, de la temporalité vers la spatialité ? Serait-ce la fin du récit ? Peut-être la marche du lecteur lui-même apporte-t-elle la temporalité : la déambulation, avec engagement corporel, inscrit la narration dans le temps.
Nouvelle relation à la littérature
L’écrivain François Bon, en belle présence-absence vidéo, ouvre la réflexion vers des questions vivifiantes à travers un « Manifeste pour une pensée numérique de l’écrit ».
Le nombre de mutations de l’écrit est un nombre fini. Il est assez fascinant de se demander pourquoi certaines civilisations, comme les celtes, ont refusé de passer à l’écrit. La tablette d’argile montre que l’idée de reproductibilité n’est pas forcément associée au texte. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de faire aussi l’histoire des transitions, des moments où se superposent plusieurs systèmes et où se joue un saut mental. Un défi nous est lancé : comment rendre les textes vivants en les situant dans l’histoire même de leur genèse ?
L’histoire brève et récente du numérique est déjà une histoire. Et ce pour chacun : de quand date mon premier accès à l’ordinateur ? et quels étaient les outils ?… Par exemple l’arrivée du multitâches sur nos ordinateurs, la possibilité de travailler en simultané sur plusieurs fenêtres, nous apprend à considérer que la lecture a toujours été un écosystème ouvert : oui, on lit avec le bruit du vent et avec le petiot carnet sur lequel on recopie ! Il importe aussi de faire réflexion de nos usages du numérique. Nous n’avons toujours compris qu’à retardement ce qui est important : cette micro histoire au présent est essentielle.
Autre défi : reprendre l’histoire de la littérature par l’histoire de ses usages, partir en amont de l’écriture en incluant le comment lire, plutôt que de partir de la forme par laquelle la littérature se manifeste à nous. Le livre apparait bien alors comme une forme parmi d’autres de l’héritage. L’écriture numérique s’ancre aussi dans l’immense continent de la littérature hors du livre, dont l’histoire a été trop minorée. C’est de la permanente interaction du lire-écrire dans l’usage privé qu’il faut partir pour prendre au sérieux les enjeux du lire-écrire numérique. L’épistolaire, c’est en ce sens bien plus vivant et passionnant que l’objet d’étude institutionnalisé pour le bac de français il y a quelques années ! Il convient de quitter radicalement le statut fétiche de l’auteur, historiquement situé dans le temps, et périmé : c’est le moyen d’approcher les grands fauves de façon vivante ! L’écriture créative nous interroge alors sur l’essentiel : toi, tu écris ce texte parce que …
Il s’agit encore de réapprendre la question de la publication : le geste de publier n’a jamais rien de neutre. La publication est à interroger dans ses supports, comme dans ses temporalités toujours plus compactes. Révisons le corpus littéraire à partir du concept de publication. Réapprenons à lire Maupassant dans la chronologie quotidienne de ce qu’il écrit. Existe-t-il une figure stable, close, des Fleurs du Mal ? Non.
Il s’agit enfin de considérer l’œuvre comme une base de données, ouverte, qu’on peut remodeler en permanence. Les grandes œuvres, comme celle de Montaigne, sont des œuvres ouvertes. L’injonction à concevoir et publier des « livres » avec ce que cela suppose de linéarité et de clôture obéit aujourd’hui davantage à une logique marchande. Le « livre enrichi » a lui-même été une illusion : on est passé dans une logique de projet.
Au final, ce qu’ainsi on réapprend avec le numérique, c’est bien le geste d’écrire.
« Evidemment que non il n’y a pas de conclusion » (François Bon, 19 mai 2016)
Jean-Michel Le Baut
Le site de Stéphane Vial
Le site de Serge Bouchardon
Les 3 Espaces de Carole Lypscic
Dernier ouvrage d’Alexandra Saemmer
Géoproject
Intervention vidéo de François Bon
Prolongements sur le site de François Bon
écriTech’7 en interviews vidéos