Manifestation houleuse, jeunes dans la rue, cortèges importants : la journée de manifestation du 31 mars est plutôt un succès. Il montre une montée nette de la mobilisation des lycéens et le retour des violences…
Selon le ministère , 176 lycées ont été bloqués ce matin dans toute la France. Ce chiffre est à mettre en rapport avec le nombre de lycées : 2500 et avec les mobilisations précédentes : 57 lycées bloqués le 24 mars, 115 le 17 mars. L’appel à manifester a été entendu beaucoup plus fort aujourd’hui. Des lycées de banlieue et quelques lycées professionnels ont été bloqués même si l’essentiel des établissements touchés sont plutôt des lycées de centre ville. Dans le cortège parisien on a pu voir des jeunes du lycée Pissarro de Pontoise, F Tristan de Noisy par exemple.
Selon Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, interrogée dans le cortège parisien un tiers des enseignants serait en grève aujourd’hui. Le ministère n’a donné aucun chiffre.
« C’est un projet de société qui se dessine », nous a dit Jean Marc, enseignant à l’école élémentaire REP Charles Hermite de Paris 18eme. « On craint que le pouvoir ne soit plus à nous mais soit aux employeurs » , nous a dit Angélique, une élève de seconde du lycée Pissarro de Pontoise (95). Son lycée a été bloqué ce matin et une centaine de jeunes manifestent à Paris.
« Ce qui se passe dans le privé n’est pas sans effet que le public », nous a dit Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fsu. Elle relève aussi dans le projet de loi des éléments concernant la formation qui lui semblent en contradiction avec les objectifs de la refondation. Pour elle, on assiste à une « parcellisation » des formations, avec les blocs de compétences. « On est pour des formations qualifiantes reconnues partout ».
Le cortège parisien de cet après midi compte environ 30 000 personnes selon la police. Nous avons pu observer un millier de lycéens environ. Avant même le démarrage de la manifestation, dès 13 heures un groupe de jeunes casqués circulait dans le cortège en formation. Le service d’ordre syndical était imposant et de nombreuses forces de police encadraient la manifestation. De premiers incidents ont eu lieu peu de temps après le départ du cortège.
François Jarraud