Alors que la droite hésite encore sur son projet éducatif, les courants les plus à droite semblent vouloir l’entrainer. Ils visent aussi à pénétrer l’enseignement public. C’est ce qui ressort d e deux événements organisés début avril.
Double offensive des milieux traditionalistes sur l’école. Le 7 avril, les catholiques traditionnalistes de la Fondation pour l’école présenteront leur nouvel institut de formation des professeurs du 2d degré. Cette fondation, présidée par Anne Coffinier, fédère des écoles catholiques hors contrat. Mais l’objectif de l’institut c’est de présenter des candidats au capes, c’est à dire de pénétrer l’enseignement public. L’institut annonce un partenariat avec un établissement catholique sous contrat pour légitimer la démarche. Parmi les intervenants dans cette formation on relève le nom du mathématicien Laurent Lafforgue, membre très éphémère du Haut Conseil de l’éducation en 2005. En novembre 2005 il avait déclaré : » Les instances dirigeantes de l’Éducation Nationale sont intégralement peuplées de fous irresponsables »…
En même temps, la Fondation Espérance banlieue, où l’on retrouve Anne Coffinier, organise un colloque pour « sensibiliser les acteurs politiques » . La Fondation gère 4 écoles et deux collèges où les enfants sont élevés dans une tradition très droitière (levée des couleurs etc.).Parmi les intervenants au colloque, Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, Natacha Polony, Eric Mestrallet, président de la fondation, les maires de Montfermeil et Clichy-sous-Bois et Andreas Schleicher , directeur de l’éducation de l’Ocde.
Ces deux événements vont pousser à droite le débat sur l’école, à un moment où à gauche la division règne. Mais la vraie cible semble être les primaires à droite. Aux propositions diverses des deux principaux candidats de la droite, la Fondation peut proposer une troisième voie, celle de la remise en question de l’éducation nationale par sa privatisation.
F. Jarraud