« L’avenir de notre système scolaire ne repose pas sur les fantasmes d’une transformation structurelle ou méthodologique radicale et miraculeuse mais sur la progression continue, laborieuse, collective des compétences professionnelles. Il ne sert à rien de fustiger la réalité de l’école et d’en noircir les traits pour quelques mirages et enthousiasmes provisoires. Il sera toujours bien préférable, dans la diversité de pratiques libres et responsables, d’accompagner la réflexion déterminée qui anime les enseignants dans leur volonté d’agir pour la démocratisation de la réussite scolaire », écrit Paul Devin, secrétaire général du Snpi Fsu, le syndicat des inspecteurs de la Fsu.
Paul Devin se livre à une longue critique de la classe inversée. Il voit dans l’utilisation des capsules vidéo la même posture qu’un cours magistral, dans l’utilisation du numérique une nouvelle opportunité d’inégalités entre élèves, et surtout le risque d’une absence d’analyse des difficultés des élèves. « L’analyse des difficultés se heurte à deux problèmes majeurs pour l’enseignant. Tout d’abord celui de l’identification de la nature exacte de la difficulté.. La seconde difficulté est de pouvoir faire une typologie des difficultés capable de présider à la constitution de groupes de besoin pertinents. Et là, on peut toujours théoriser un principe mais c’est autre chose que de devoir le décliner dans une organisation pédagogique efficiente. La pédagogie inversée ne résout aucun de ces deux problèmes majeurs ».
Pour lui cette pédagogie st surtout l’occasion pour l’institution de nouvelles économies ce qui expliquerait le vif soutien institutionnel à la classe inversée.