« Il faut mettre à plat tout cela ». Le rapport de la Cour des comptes publié le 10 février est sévère pour le système de formation de l’enseignement agricole. Il dénonce des coûts trop important aussi bien pour la formation initiale que la formation continue.
« Le nombre de stagiaires est faible (79, 73 et 21 de 2010 à 2012, effectif dopé temporairement à 445, puis 257 stagiaires les deux années suivantes par les concours de « déprécarisation » des contractuels) et les disciplines enseignées nombreuses, le ministère chargé de l’agriculture persistant à former ses professeurs y compris dans les disciplines générales. En conséquence, le coût de cette formation est exorbitant », révèle le rapport 2016 de la Cour des comptes.
Le coût de la formation des enseignants à l’ENFA de Toulouse est « effarant », nous a dit Evelyne Ratte, présidente de la 7ème chambre. Le rapport donne des chiffres : « la formation d’un futur professeur de l’enseignement technique à l’ENFA dure de 4 à 10 semaines par an pour un coût variant entre 20 000 et 35 000 €. Il peut être comparé au coût de formation d’un ingénieur ou d’un vétérinaire par les établissements d’enseignement supérieur agricole qui va de 13 000 € à 15 000 € par an ».
Le rapport demande « une remise à plat complète du dispositif de formation initiale et continue des professeurs de l’enseignement technique agricole public et une rationalisation de ces activités avec celles des autres établissements d’enseignement supérieur agricole et celles de l’éducation nationale sont nécessaires ».
Le rapport accuse le ministère de l’agriculture de faire passer avant tout sa volonté de garder la main sur ses personnels. Il estime que la formation initiale des professeurs d’enseignement général de l’enseignement agricole pourrait avoir lieu en ESPE et la formation continue des enseignants techniques en école d’ingénieur pour des coûts très inférieurs.
François Jarraud