Combien étaient-ils en grève le 26 janvier ? Le ministère annonce 12% de grévistes dans le premier degré. Le Snuipp, premier syndicat du primaire, parle lui de 33%. Toujours est-il que la question salariale, la base de fond du malaise enseignant depuis des années, a trouvé avec cette journée une occasion de s’exprimer au grand jour. A quelques semaines de l’ouverture de négociations salariales, les syndicats appelant à la grève (Snuipp, Cgt, FO, Sud) ont marqué des points.
Une fois n’est pas coutume. Le 26 janvier les enseignants étaient divisés en deux cortèges parisiens. A Port Royal les opposants à la réforme du collège. 500 mètres plus loin à Montparnasse, les professeurs des écoles manifestant pour la revalorisation salariale.
« Le pays a un problème pour le salaire de ses enseignants », nous a dit Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. « C’est particulièrement le cas pour le premier degré comme l’a noté l’Ocde ». Pour S Sihr, la mobilisation du 26 janvier porte « un double message ». « Il y a le désir d’une revalorisation salariale commun à tous les fonctionnaires. Les salaires sont bloqués depuis 6 ans et c’est à la ministre de la Fonction Publique d’apporter une réponse précise. MT Lebranchu entretient un flou sur un éventuel dégel des salaires. On n’ a aucune garantie. Et puis il y a un sujet spécifique à l’éducation nationale qui est le faible niveau de revenus des enseignants du premier degré. Il faut une réponse politique et elle passe par l’égalité de traitement entre le 1er et le second degré ».
Cette égalité passe par la mise à niveau de l’ISAE. Les enseignants du premier et du second degré ont des échelles indiciaires identiques. Mais les professeurs du secondaire touchent une prime annuelle d e1200 euros , l’ISOE. Ceux du primaire perçoivent l’ISAE, une prime de seulement 400 euros.
« Il faut régler cette injustice », nous dit S Sihr. « Il faut que d’ici la fin du quinquennat les discussions promises par la ministre débouchent sur un calendrier qui nous amène à l’égalité ».
L’égalité entre Isae et Isoe représenterait pour l’Etat 300 millions de dépense supplémentaire. « Je constate que le gouvernement peut débloquer en urgence 600 millions comme il l’a fait en juillet », nous dit S Sihr. « Manuel Valls reçoit aujourd’hui les taxis. Il serait temps de répondre aux enseignants du premier degré qui préparent l’avenir de nos enfants ».
François Jarraud
Les enseignants ont-ils raison de faire grève pour leur salaire ?