Combien de grévistes chez les enseignants le 26 janvier ? A cette question traditionnelle s’ajoute exceptionnellement une autre question : pour quel motif ? En effet, en associant la question de la réforme du collège à la revendication salariale, les syndicats enseignants ont brouillé les cartes.
Un mouvement notable dans le premier degré
De nombreuses écoles devraient être fermées le 26 janvier. Selon le Snuipp, principal syndicat du premier degré, un tiers des professeurs des écoles devrait faire grève. Le syndicat relève des taux particulièrement forts en Ile de France (45% à Paris, 50% dans le 93, le 77 ou le 94) et en Gironde (45%). Pour le Snuipp la revendication d’égaliser l’ISAE, une prime de 400 € versée annuellement aux enseignants du premier degré avec l’ISOE (1200 €) versée aux professeurs du second degré, est particulièrement porteuse à coté de l’augmentation du point fonction publique. Mais le ministère n’annonce de son coté que 13% de grévistes…
L’inconnue du collège
Dans le second degré, le mouvement est double. D’un coté les syndicats CGT, FO, SUD et la FSU appellent à faire grève pour une revalorisation du point fonction publique. De l’autre, l’intersyndicale collège, le Snalc, le Snes, FO, Sud, la CGC, la Cgt, le Sundep, et le Sncl, appelle à faire grève contre la réforme. Leur mouvement a lieu en même temps que la grève de toute la fonction publique. Les syndicats prennent soin de faire cortège partiellement à part. Ainsi à Paris le cortège de l’intersyndicale partira de Port Royal à 13h30 quand les autres manifestants se réuniront à Montparnasse à 14h. Mais la décision prise par l’intersyndicale empêchera d’avoir une idée précise du nombre de grévistes hostiles à la réforme. Cette revendication n’est plus que secondaire dans un vaste mouvement de la fonction publique.
La division syndicale étalée au grand jour
Deux syndicats importants n’appellent pas à la grève : le Se-Unsa et le Sgen Cfdt. Eux aussi semblent liés par cette situation particulière. Tout en revendiquant une hausse des salaires ils ne veulent pas s’associer à un mouvement hostile à la réforme du collège. Alors que la profession semble unanime sur la question salariale, la bataille entre les pro et les anti réforme la divise. Décidément voilà une réforme qui va couter cher…
François Jarraud