Le Café pédagogique a donné en premier des chiffres sur l’évolution des classes bilangues le 15 janvier. A la veille de la journée franco allemande du 22 janvier, l’AFP confirme, de source ministérielle, le redéploiement de l’allemand avec un millier d’écoles primaires supplémentaires permettant des « bilangues de suivi » au collège. Pour l’Adeaf, association qui réunit les profs d’allemand, on reste cependant loin du compte.
Le 15 janvier, le Café pédagogique publiait des chiffres sur le maintien des classes bilangues en collège à la rentrée 2016. « La suppression de ces classes édictée par la réforme mobilise en premier lieu les professeurs d’allemand », écrivions nous. On sait que depuis décembre dans plusieurs académies les recteurs cherchent à maintenir les classes bilangues en utilisant la possibilité offerte par la continuité pédagogique. Quand les élèves ont suivi un enseignement d’allemand à l’école primaire ils ont droit à continuer cet enseignement au collège dès la 6ème. Depuis novembre dans plusieurs académies des pressions ont lieu pour multiplier les cours d’allemand au primaire et justifier ainsi les maintiens en 6ème. Plusieurs académies ont accepté l’idée que l’ouverture à la rentrée 2016 d’une offre d’allemand au primaire pourrait justifier ce maintien ».
Selon l’AFP, cette possibilité sera offerte dans un millier d’écoles supplémentaires à la rentrée 2016. 5500 écoles primaires proposeront une autre langue que l’anglais à la rentrée . Ce sera un millier de plus pour l’allemand (3 800 écoles) et 200 pour l’espagnol. Il est probable que des enseignants d’allemand seront appelés à enseigner dans ces nouvelles classes du primaire. Du coup, 3000 collèges pourront proposer deux langues à la rentrée 2016 dès la 6ème dont 2 300 pour anglais / allemand.
Malgré tout, selon l’Adeaf, la situation va être très contrastée selon les académies à la rentrée. Des académies vont pouvoir maintenir leurs classes bilangues à 100% ou presque . C’ets le cas à Paris, à Montpellier (75 sur 83) ou Clermont (63 sur 74). Dans d’autres par contre, selon l’ADEAF, le déficit serait important. Ainsi Grenoble ne garderait que 61 bilangues en 6ème contre 282, Lille 79 sur 194, Lyon 68 sur 226 et Limoges 24 sur 41, des chiffres que nous vous donnions le 15 janvier.
» Dans ces conditions, il nous est difficile de participer de gaieté de cœur aux festivités de la journée franco-allemande », annonce l’Adeaf qui se plaint de ne pas être invitée aux festivités cette année. » Nous dénonçons en effet, derrière les discours de façade pour célébrer le franco-allemand, le recul au collège de l’apprentissage de l’allemand, que la France s’est pourtant engagée à promouvoir dans le Traité de l’Elysée ». L’Adeaf appelle à manifester le 26 janvier.
F Jarraud