Comment familiariser les enseignants à l’usage des outils numériques en classe ? En leur proposant une formation en ligne, simple, rapide et concrète. En construisant un outil d’échange entre enseignants, modeste et horizontal, qui permet de construire ensemble de nouvelles pratiques. C’est l’idée de Philippe Sallet et du Mooc Hg2 qui prolonge sur 6 académies l’expérience bisontine menée l’année dernière.
Professeur d’histoire -géographie au collège René Cassin à Baume-les-Dames (Doubs) et interlocuteur académique pour le numérique, Philippe Sallet a initié l’année dernière le Mooc HGB (B comme Besançon) qui a rencontré un bon succès. Cette année , le Mooc HG2 est mené avec les académies de Besançon, Lyon, Dijon, La Réunion, Bordeaux et Caen.
Une extension qui accompagne le succès inattendu de cette expérience modeste mais originale. Aujourd’hui près d’un millier de professeurs d’histoire géographie participent au Mooc HG2
Quels sont les objectifs de ce Mooc ?
Nous souhaitons partager et diversifier les pratiques pédagogiques avec le numérique. L’idée centrale c’est de faire utiliser le numérique en classe par les élèves, et pas seulement par l’enseignant. On va donc proposer des « missions », c’est à dire des cours hebdomadaires, simples, faciles à utiliser en classe mais qui aient du sens par rapport à nos disciplines.
Des exemples ?
Chaque académie prépare une mission. On va vous proposer un exercice de comparaison de la surface de votre ville avec celle d’un bidonville africain grâce à l’outil Mapfrappe. On peut aussi faire cet exercice avec des équipements. Ou encore comment faire réaliser par les élèves un parcours dans Google Earth avec construction d’un croquis.
Comment fonctionne le mooc ?
On utilise le mot Mooc parce qu’il est à la mode et que c’est une formation à distance. Mais en fait on utilise des outils simples : les sites académiques des messageries, la possibilité d’échanges via Viaeduc.
Comment expliquez vous le succès de ce mooc ?
Pour lancer le mooc HG2 on s’est servi du fichier des participants de l’année dernière, des sites académiques, des articles du Café pédagogique aussi.
Mais le succès tient surtout au fait que c’est une formation qui vient du terrain. Elle est donc très concrète et tournée vers le vécu de la classe. En fait on reste entre nous professeurs. Chacun va produire ses démarches. On va les échanger entre nous , en confiance. Le mooc est vraiment dans l’horizontalité.
Pour autant le mooc est bien dans l’institution. Il fonctionne parce que nos deux inspecteurs, Françoise Claus et Gilles Bulabois, nous font confiance. Il a été monté grace au réseau des interlocuteurs académiques. Enfin, cette année les collègues participant au mooc bénéficieront d’un ordre de mission qui sera inscrit dans leur dossier administratif. Une sorte d’attestation de participation à cette formation.
Pas de présentiel dans ce mooc ?
On aimerait bien mais on n’en a pas les moyens. On va essayer d’entretenir le contact entre les participants. Ainsi les échanges avec les participants au mooc HGB nous ont été très utiles au moment des attentats de janvier dernier pour savoir ce que les enseignants faisaient dans leur classe.
Propos recueillis par François Jarraud