Qu’est ce qui peut pousser quelqu’un à devenir enseignant ? L’Ocde pose la question dans un récent Pisa à la loupe. Et l’organisation ne cache pas que pour que le métier devienne pus attractif il faut le revaloriser. Pour l’Ocde le niveau des salaires enseignants a un impact sur la décision de devenir enseignant.
Si 44% des élèves de 15 ans souhaitent devenir cadres, seulement 5% souhaitent devenir enseignant, annonce l’Ocde dans son nouveau Pis à la loupe. Un pourcentage qui est encore plus faible en France : seulement 3.7% des jeunes Français souhaitent embrasser cette carrière. » Néanmoins, le pourcentage d’élèves espérant devenir enseignants varie sensiblement entre les pays », écrit l’Ocde. » Cette profession est particulièrement attrayante pour les élèves de Corée, d’Indonésie, d’Irlande, du Japon, du Luxembourg et de Turquie. À titre d’exemple, en Corée, en Indonésie et en Turquie, environ 3 élèves sur 10 parmi ceux qui espèrent devenir cadres souhaitent embrasser la profession d’enseignant ».
Comment expliquer que la profession attire moins encore en France que dans la moyenne des pays Ocde ? « Dans la plupart des pays,… les élèves les plus performants se voient offrir tout un éventail de possibilités de carrières », écrit l’Ocde. « En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le salaire des enseignants du primaire représente 85 % de celui d’autres actifs occupés diplômés de l’enseignement tertiaire exerçant une profession de cadre à temps plein dans un autre domaine… Les salaires des enseignants des premier et deuxième cycles du secondaire représentent quant à eux respectivement 88 % et 92 % de ces revenus de référence. En France les salaires sont inférieurs à la moyenne Ocde…
Tout cela amène l’Ocde à une conclusion qui devrait résonner rue de Grenelle. « Les systèmes d’éducation ne pourront recruter les individus compétents et motivés dont ils ont besoin pour se doter d’un corps enseignant de qualité que s’ils sont en mesure d’offrir un niveau de salaire et des conditions de travail similaires à ceux dont bénéficient les autres cadres », écrit l’OCDE. Pour le moment, à Paris, on préfère penser que la crise du recrutement tient seulement au fait que pendant longtemps il y a eu peu de postes. « Quand on ferme la vanne pendant longtemps il est difficile de remettre la machine en route ». Le temps seul y pourvoira ?
François Jarraud
Les enseignants champions de sbaisses de salaire