Selon le ministère, les mesures de N Vallaud-Belkacem auraient convaincu « une nouvelle génération de faire le choix d’une carrière professionnelle dans l’Education nationale ». Le ministère enregistrerait une hausse notable des inscriptions : +14% dans le premier degré et +10% dans le second. « Ces bons chiffres permettent d’espérer un nombre de lauréats à la hauteur des besoins de recrutement », affirme le ministère. Est-ce si sur ?
A priori, les chiffres dévoilés par le ministère juste après la fin des inscriptions (le 15 octobre) vont dans le sens de ce qu’il affirme depuis 2013. Il y aurait quelques années de décalage entre la relance des postes et l’arrivée des candidats. Après cet effet d’inertie, les candidats viendraient d’eux mêmes grossir leur nombre aux concours sans que le ministère ait besoin de faire quoi que ce soit pour les encourager, comme par exemple revaloriser les salaires.
Le ministère annonce une hausse des inscriptions aux concours 2016 importante : avec 81 140 inscrits on aurait +14% de candidats dans le premier degré dont +17% à Créteil, un point difficile traditionnellement. Dans le second degré, les inscriptions auraient augmenté de 10% avec 99 169 inscrits. Cette hausse toucherait aussi des disciplines où le recrutement est difficile : +16% en maths, +8% en anglais et en lettres. Ainsi « ces bons chiffres permettent d’espérer un nombre de lauréats à la hauteur des besoins de recrutement », affirme la rue de Grenelle.
Il n’est pas interdit d’espérer. Mais disons tout de suite qu’il faut avoir la foi. En effet dans les 3 disciplines annoncées, l’écart entre les postes proposés et les admis au capes, le plus important des concours du second degré, est largement supérieur à la hausse annoncée. En 2015, 22% des postes d’anglais n’ont pas été pourvus, 22% de ceux de lettres (classiques et modernes) et 24% de ceux de maths. Les hausses annoncées sont très inférieures au déficit de postes. Il ne faut pas s’attendre à un miracle.
Plus globalement, le ministère ne donnant pas le détail de son calcul il est difficile de voir où se situe la hausse précisément. Ainsi, selon la rue de Grenelle le nombre d’inscrits dans le 1er degré aux concours d’enseignants passerait de 71 155 inscrits en 2015 à 81 140 en 2016. Mais nous avons compté 81 894 inscrits aux concours externes 2015. Dans le second degré, il y aurait 99169 inscrits en 2016 contre 90245 en 2015 mais nous avons compté 93 480 inscrits aux concours externes 2015.
François Jarraud