Combien d’enseignants dans la manifestation du 10 octobre ? Trop tôt pour le savoir, mais la participation pourrait être nettement plus nombreuse que le 17 septembre. D’autant qu’un sondage publié par l’IFOP pour SOS Education le 10 octobre, crédite le mouvement d’un large soutien dans l’opinion. La manifestation pourrait aussi accueillir des parents et des groupes peu souhaités des organisateurs de l’événement.
Pas moins de 14 syndicats (SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT Educ’action, SNEIP-CGT, SNALC-FGAF, SIES-FAEN, SNCL-FAEN, CNGA et A&D CFE-CGC, SNUEP-FSU, SUNDEP Solidaires) appellent à une manifestation nationale à Paris le 10 décembre pour obtenir l’abrogation de la réforme. A ces syndicats s’ajouteront des associations de spécialistes, comme la Cnarela pour les langues anciennes ou l’ADEAF pour l’allemand.
Le sondage cinglant de l’Ifop
Or selon un sondage IFP réalisé pour SOS Education, une officine proche des courants traditionnalistes, 61% des Français seraient opposés à la réforme du collège. L’opposition est encore plus forte concernant la suppression des classes bilangues (87%) et « le remplacement du latin et du grec par des EPI » (66%). Les sondés sont en faveur à 76% de la LV2 en 5ème au lieu de la 4ème. Selon l’IFOP, 63% des Français seraient favorables à la manifestation du 10 octobre. Enfin le sondage montre une méfiance majoritaire (deux tiers) envers la ministre.
A noter qu’un autre sondage Ifop, commandé cette fois par le ministère, montrait le 1er octobre une large majorité de Français favorable aux nouveaux programmes
Un sursaut ?
Toujours est-il que des trains et des cars ont été retenus dans toute la France pour ce grand rendez vous des opposants à la réforme du collège. Les syndicats attendent du monde et croient en un sursaut. Le rejet par le CSE des nouveaux programmes, le 8 octobre, est pris dans cette dynamique.
Le 17 septembre 16% des professeurs de collège seulement étaient en grève selon le ministère, un tiers selon le Snes et le Snalc. Mais les cortèges étaient peu nombreux même à Paris. « Ceux qui n’ont pas fait grève aujourd’hui nous ont dit que leur mécontentement est intact », affirmait alors Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu. François Portzer, président du Snalc, notait une progression par rapport à la grève de juin. L’intersyndicale voulait croire à une manifestation massive samedi 10. Réponse dans quelques heures…
François Jarraud