Politique : Budget : Embellie en 2016 ?
Après plusieurs années de tensions très fortes qui ont rendu peu perceptibles sur le terrain les efforts budgétaires pour l’Ecole, 2016 verra-t-il les choses s’améliorer ? Présenté le 30 septembre, le budget 2016 de l’Education connait une croissance nettement moins forte qu’en 2015. Pourtant le ministère pourrait avoir un peu plus les moyens de ses politiques. Cela tient pour l’essentiel au ralentissement attendu de la croissance démographique et à l’arrivée dans les classes des enseignants stagiaires recrutés les années antérieures. Il y aura aussi un peu à grappiller pour les enseignants. Pour le ministère, après la poisse, l’embellie ?
Salaire : Le gouvernement appliquera l’accord PPCR
Approuvé par 6 syndicats (CFDT, UNSA, FSU, CFE-CGC, CFTC, FA-FP) représentant 49% des fonctionnaires, l’accord PPCR sur les salaires n’a pu sauter la barre de la majorité pour s’appliquer automatiquement. Ni la Cgt, ni FO , ni Solidaires ne l’ont signé. Le 30 septembre, Manuel Valls a décidé de l’appliquer malgré tout. » Je ne veux pas que ce progrès, longuement négocié, soit bloqué par le refus de s’engager de certains. L’immobilisme n’est pas possible. Et moi je salue ceux qui ont le courage de s’engager, qui prennent leur responsabilité. Et moi je vais prendre les miennes ».
Primaire : Plus de maîtres que de classes : Exclusif : Le nouveau rapport du comité de suivi
Elément principal de la « priorité donnée au primaire » par le ministère, le dispositif plus de maîtres que de classes (PDM) doit permettre d’améliorer nettement le niveau des élèves de l’éducation prioritaire. Le Comité de suivi du dispositif a préparé un nouveau rapport que le Café pédagogique s’est procuré… Découvrez ses recommandations.
Evaluation
La ministre, la chèvre et le chou
« Quand on ouvre un chantier c’est un travail long avec des versions différentes et des compromis ». La ministre ne le dira pas mais la nouvelle évaluation, mise en place à l’école et au collège à la rentrée 2016 et présentée à la presse le 30 septembre, est un dernier compromis qui ménage la chèvre et le chou. Conforme aux grandes lignes des documents que nous avons présenté le 28 septembre, la nouvelle évaluation des collégiens et écoliers concilie les partisans des notes et des compétences. Au centre du système, un fichier informatique que les enseignants devront alimenter et au collège du travail pour le professeur principal chargé de finaliser sur les compétences…
Evaluation : Doutes au Snuipp et au Sgen Cfdt
« Les enseignants devront consacrer beaucoup de temps (aux nouvelles évaluations) pour une efficacité pédagogique qui n’est pas garantie », estime le Snuipp dans un communiqué publié le 30 septembre. » Le document est à ce titre incomplet puisqu’il n’y aucune visibilité sur la nature et le nombre des compétences qui devront être évaluées dans le menu de l’application nationale qui sera ensuite à imprimer sous forme de bilans périodiques à remettre aux familles ». Le syndicat souligne aussi qu’au vu d el’état du matériel informatique des écoles, « les enseignants devront donc remplir ces livrets sur leur temps personnel et avec leurs propres outils informatiques. La charge de travail supplémentaire pour l’utilisation de ces nouveaux outils pèsera d’autant plus que, la même année, ils devront s’approprier les nouveaux programmes et ce, sans aucune formation continue programmée à ce jour. Il est totalement inacceptable que le ministère demande toujours plus aux enseignants des écoles alors que la barque est déjà trop chargée ». Il demande que » ces nouveaux outils d’évaluation soient testés par les enseignants afin qu’ils puissent les faire évoluer dans le bon sens plutôt que d’être imposés ».
Evaluation : Spécificités françaises et débat politique
Quel degré de surprise dans les décisions ministérielles sur l’évaluation à l’école et au collège rendues publiques le 30 septembre ? Le Café pédagogique en a révélé les grandes lignes le 28 septembre. Mais sans doute convient-il de revenir sur les spécificités de l’évaluation en France. Pour cela, le rapport remis par le Cnesco en décembre 2014, apporte des éclairages intéressants. Ces pistes seront-elles suivies par la ministre ?
Comment changer l’évaluation ?
Les politiques doivent-ils avoir leur mot à a dire dans les procédés pédagogiques comme l’évaluation ? A coup sur, la tentative, après 2005, d’imposer l’évaluation par compétences au collège grâce au livret personnel de compétences (LPC) n’a pas laissé un bon souvenir. Ce pensum administratif a détourné les enseignants d’une approche par compétences. Elle a conduit à des pratiques de validation très éloignées des objectifs affichés. Cette tentation d’imposer une nouvelle évaluation bureaucratiquement est-elle écartée par la nouvelle évaluation ? Comment peut-on changer des pratiques profondément ancrées dans le métier ?
Lycée
La Cour des comptes veut changer le lycée pour réduire son coût
Combien d’euros le latin ? Combien pour un cours de maths dans une lycée rural ? Pour la première fois, la Cour des comptes a calculé le coût horaire d’une heure d’enseignement selon les types de lycée, les filières et même les disciplines. Basé sur ces données en euros, là où le ministère compte plutôt en masses d’emplois, le rapport propose une évolution en profondeur du lycée qui remet en question le bac, les rapports entre Etat et régions et bien sur les conditions de travail des enseignants. « Nos concitoyens ne peuvent pas se satisfaire d’un système éducatif couteux – de plus en plus couteux – si les résultats ne sont pas au rendez-vous », écrit la Cour des comptes. Elle pousse loin la logique comptable. Jugez-en…
Collège
Quelles sont les convictions pédagogiques des enseignants ?
Quel modèle pédagogique défendent les enseignants ? Il faut être très au dessus de la guerre scolaire pour oser poser cette question. L’OCDE l’a fait et revient avec une réponse complexe : si les enseignants croient dans le modèle constructiviste ils ne le pratiquent pas forcément…
La formation ne peut être imposée , rappelle le Snes
Peut-on ou non contraindre un enseignant à suivre une formation en dehors de son temps de travail ? La question se pose au collège où le ministère a prévu de former les professeurs en 2016 en dehors des heures de cours et sur une longue période (l’équivalent de 8 journées). Début septembre, le Snpden, principal syndicat de personnels de direction, avait estimé que ces formations seraient obligatoires.
EPS : L’AE-EPS mitigée sur les nouveaux programmes des cycles 2 à 4
L’AE-EPS, l’association pour l’enseignement de l’EPS, est très réservée sur la publication des nouveaux programmes d’EPS. Si elle reconnaît une certaine rupture avec le texte précédemment mis en consultation que l’AE-EPS avait fortement critiqué, l’association note toutefois que le texte « reste marqué par des zones de flou et des incohérences sur les aspects proprement disciplinaires ». L’AE-EPS considère également que l’autonomie laissée aux établissements est « peu encadrée » et que des inégalités risquent de se produire sur le territoire.
La Fadben condamne les nouveaux programmes
L’association qui réunit des professeurs documentalistes n’est pas tendre avec les nouveaux programmes du collège. » Nous constatons dans la publication des textes qui émanent du CSP un déclassement systématique des enjeux et savoirs qui ressortent de l’information-documentation, aujourd’hui sous-évalués dans les programmes », écrit-elle. « Le hiatus que nous observons entre une prise de conscience des objets informationnels et médiatiques et la faiblesse des moyens mis en œuvre pour y apporter une réponse pédagogique est incompréhensible ». Alors qu’ils introduisent l’EMI dans les programmes, la Fadben juge les programmes insuffisants sur ce point. » La disparition des notions est un véritable recul, dans les objectifs d’apprentissages, et l’absence de progression plus fine rend ce programme inconsistant, accessoire, dépendant des autres disciplines quand il devrait être complémentaire. Notons enfin que les « compétences » présentées sont essentiellement procédurales ».
L’Udppc inquiète de l’application des nouveaux programmes
« Le programme est assez clair, mais ambitieux : l’horaire (environ 150 heures sur trois ans) est trop contraint et on est loin de la consigne initialement édictée par le CSP qui était de rédiger des programmes destinés à tous les élèves », nous a dit Vincent Parbelle, président de l’Udppc, l’association des professeurs de physique chimie s’agissant des nouveaux programmes du cycle 4.
Les Français favorables aux nouveaux programmes ?
Selon l’IFOP, plus de 90% des Français sont favorables aux nouveaux programmes présentés par le ministère. Ainsi 93% sont pour la dictée quotidienne , 98% pour le calcul mental quotidien, des points qui ne sont pas vraiment dans les nouveaux programmes mais qui renvoient à des pratiques anciennes des enseignants.75% sont pour une évaluation des compétences avec 4 niveaux de validation.
Numérique
Numérique : L’enseignant expérimentateur
L’analyse de nombreuses expérimentations autour de l’usage du numérique en classe (ou de pratiques d’enseignants expérimentés) amène à constater que « l’enseignant expérimentateur est celui qui construit un écosystème techno pédagogique au sein duquel il va autoriser les élèves à effectuer une démarche et un parcours apprenant. » Cette phrase qui peut sembler « ampoulée » demande certes d’être expliquée, mais également prolongée et approfondie.
Bruno Devauchelle : Faut-il encore former les enseignants au numérique ?
Depuis le renoncement à imposer une certification (C2i2e) d’une véritable maîtrise du numérique pour les métiers de l’enseignement, on ne cesse d’entendre dire que le problème est la formation des enseignants. Eux-mêmes d’ailleurs, à l’instar de leurs dirigeants, entonnent volontiers ce refrain sans jamais aller beaucoup plus loin. N’oublions pas l’histoire de l’informatique et du numérique scolaire et rappelons ici que dès 1983, ces mêmes propos faisaient florès dans les colloques et autres séminaires aussi bien scientifiques que politiques. Pas de plan sans un volet formation… Le grand plan numérique envisage d’ailleurs trois journées de formation et les DAN vont en parler (ainsi que de leur propre formation) dans leurs journées de regroupement. Les publications de toutes sortes qui confirment ce manque de formation oublient toujours de désigner ce que l’on appelle réellement formation et quelles sont les modalités spécifiques du développement des compétences numériques dans les contextes d’enseignement. En d’autres termes qu’est-ce qu’on désigne lorsque l’on emploie le terme formation sans entrer dans le détail, même en adossant à ce mot celui d’accompagnement ?
Numérique : Les collectivités locales vraiment « partenaires » de l’Etat ?
Le numérique peut-il construire une vraie coopération entre l’Etat et les collectivités territoriales ? C’est le pari du « Comité des partenaires du numérique pour l’éducation » créé lors de la 2ème Journée du numérique à l’Ecole. A quelques mois de la mise en oeuvre du plan numérique que François Hollande a promis pour la rentrée 2016, l’Etat a besoin des acteurs locaux. Deux membres du gouvernement, N Vallaud-Belkacem et A Lemaire, participent à la Journée. Qui convaincre et comment, c’est un peu le fond des échanges de la Journée. La ministre de l’Education a annoncé un plan d’équipement numérique pour les écoles REP. L’Education nationale a montré des projets phares aux élus locaux qui veulent savoir où ils mettent leur argent…