Twitter peut-il venir au secours des fondamentaux ? C’est le pari de Marie-Annick Sartori, professeure des écoles dans l´agglomération dijonnaise. Avec ses 26 élèves de CP et ses 6 vieux ordinateurs, elle a participé au projet Tw’haïku qui a mis en réseau 52 classes. A l’UNA 2015, elle anime un atelier pour partager son expérience.
Découvrir et produire des haïkus
Pour débuter il faut faire découvrir les haïkus. Marie-Annick Sartori lit ou vidéo-projette régulièrement des haïkus à sa classe et les élèves donnent leurs impressions, les comparent avec d´autres types de textes, les classent et définissent la classe des poésies. Puis, l´occasion est venue de donner le terme de Haïku aux élèves, de leur expliquer que ce sont de courts poèmes japonais et de s´approcher du globe terrestre pour situer le Japon.
Les élèves vont ensuite pouvoir découvrir le conte de Mamiko via un livre virtuel qui leur permettra de faire quelques jeux vocaux pour dire, répéter des haïkus en variant les rythmes, les ruptures… Ils vont pouvoir repérer les points communs à partir d´un corpus d´haïkus bien choisis, élaborer un récapitulatif qui sera affiché en classe, associer des haîkus à des photos, faire des haïkus-puzzles, élaborer collectivement des haïkus, connaître la carte d´identité du haïkus.
Animer une séance Tw´haïku
La classe observe une photo. Les premières impressions sont exprimées de façon spontanée puis un remue-méninges s´organise pour faire une recherche collective de vocabulaire suscité par l´image. Le résultat de ce travail coopératif est noté au tableau puis chaque élève ou groupe d´élèves part à la recherche de vers dans les différents supports mis à leur disposition: leur cahier d´essais, l´ordinateur ou le TBI. On met en commun, on réduit, on transforme, on assemble les phrases proposées. On peut prendre en photos et annoter les différentes propositions, et c´est l´heure de la vérification. A-t-on respecté les règles de construction du haïku? Y a-t-il le bon nombre de vers? de pieds? la nature est-elle là? l´émotion présente? N´avons nous pas oublié la chute? Non?
Alors, le moment est venu de saisir le projet sur BabyTwit. Les élèves de Marie-Annick Sartori se répartissent les rôles. Un élève saisit un vers sur le clavier virtuel du TBI, tandis qu´un deuxième lui dicte et l´aide, pendant que les autres copient la production dans un cahier. Les plus rapides cherchent déjà de nouvelles idées et on échange les rôles.
Tout cela s´est effectué en respectant la charte affichée dans la classe qui stipule clairement les règles à respecter sur internet concernant le respect d´autrui, la vie privée de chacun et la relecture et l´accompagnement de l´adulte dans la démarche. La publication du haîku est faite après la relecture de l´adulte.
Ensuite, on consulte les haïkus publiés par d´autres classes participants et l´on met dans les favoris ceux que l´on préfère une fois que tous les critères ont été vérifiés.
Pourquoi utiliser un micro blogue ?
Marie-Annick Sartori utilise BabyTwit (récemment renommé ÉduTwit) grâce à son compte-classe « Ptits lapins du Breuil » dans le cadre des nouveaux programmes de maternelle et des futurs programmes de CP où les projets de classe induisant des relations avec d´autres élèves, parfois très éloignés, avec des réseaux sociaux, sont encouragés. Mais, pourquoi tweeter en classe ? et avec BabyTwit?
Des projet: #charatwits, #devine, #devinombres, #Tw’haïku, #devicontes
Ce sont autant de projets qui invitent les élèves à s’intéresser à la lecture et à l’écriture, qui leur donnent le goût de découvrir et d’explorer le monde qui les entoure, qui permettent de partager leurs productions avec leur famille et voisins ainsi qu´avec d´autres élèves et d´autres classes. Ces initiatives apprennent déjà aux élèves l´importance de la collaboration et leur fait vivre des projets qui ont du sens pour eux. Enfin, ils permettent leur donner les premiers repères sur l´utilité des réseaux sociaux et de commencer à les utiliser de manière adaptée et responsable.
Les parents dans tout ça?
Ils sont là pour accompagner leurs enfants dans la lecture des tweets car ils ne sont pas en âge d’utiliser les médias sociaux. Ce moment de partage donne sans doute l’occasion aux enfants de lancer de beaux sujets de discussions en famille.
Qui peut les suivre?
Les parents seulement? Non! Pourquoi ne pas utiliser ce nouveau format pour inclure d’autres personnes chères à l’enfant: les grands-parents, des oncles et tantes, des cousins ou pourquoi pas des voisins? Mais ne l’oublions pas, toute demande d’abonnement est soumise à la validation du titulaire du compte. Il est donc nécessaire d’avoir l’autorisation de celui-ci pour suivre son compte.
Stéphanie Fizailne
Informations et inscriptions sur BabyTwit
Présentation de Tw´Haiku (guide pédagogique et annexe)
Captation d´une séance Tw´haïku