Le président de la République a consacré la journée u 17 septembre à la rentrée universitaire et au lancement de la grande école numérique. Deux sujets qui ont à voir avec la démocratisation de l’accès au supérieur voulu par le gouvernement. Le président confirme bien l’orientation. Mais reste muet sur les moyens. Quel impact pour nos lycéens ?
« Les jeunes c’est la priorité de mon quinquennat » a rappelé F Hollande le 17 septembre dans un discours tenu à l’université Paris Saclay. « Pour traduire cette priorité, il y a l’école mais aussi l’université qui doit donner des perspectives à tous les jeunes d’accéder à des filières de formation d’excellence. Elle doit être ouverte à toutes les réussites ».
Le président de la République a confirmé l’objectif, fixé par le rapport Stranes, de 60% d’une classe d’âge diplomée du supérieur, 50% au niveau licence et 25% en master. Il a élargi encore la démocratisation du supérieur évoquée le 16 septembre par N Vallaud Belkacem et T Mandon. Il a évoqué les 150 000 étudiants supplémentaires depuis 3 ans « soit 7 à 8 universités supplémentaires ». S’y ajoutent les étudiants étrangers que le gouvernement veut faire passer de 12 à 20% des étudiants. En même temps F Hollande a refusé « la sélection par l’échec ». « La démocratisation c’est la réussite », a-t-il rappelé.. « J’attends que les ministres représentent les conclusions du rapport en en faisant la traduction budgétaire » et » ce que ça veut dire en matière d’orientation ». Le président a présneté l’orientation comme un outil pour éviter l’échec, écouter les envies des jeuens mais aussi tenir compte des « besoins économiques ». « On va réformer l’orientation tout en évitant la sélection » a -t-il promis.
Mais comment accueillir autant d’étudiants en plus ? Le président a maintenu son engagement : « le budget de l’enseignement supérieur sera sanctuarisé ». Ce qui veut dire qu’il ne sera pas augmenté alors que le supérieur accueille 65 000 étudiants en plus cette année et que la hausse en 3 ans représente 7 ou 8 budgets d’université. Le président s’est tenu à évoquer des recettes tirées de la formation professionnelle et de nouveaux investissements d’avenir.
Les interrogations sur l’orientation des bacheliers pro et technologique demeurent. Certes F Hollande parle d’orientation sans sélection mais il valide le rapport Stranes qui lui sélectionne bien à l’accès au supérieur. Comme il n’évoque pas de hausse de budget et que l’essentiel de la hausse démographique vient des bacheliers pro et techno, il invite les ministres à se débrouiller. Or ils ont sous le coude depuis l’époque de G Fioraso le projet de Brevet professionnel supérieur (BPS), un dispositif que le rapport Stranes recommande. Certes le BPS prolonge la relégation d’une partie de la jeunesse dans le supérieur. APrès avoir obtenu un bac spécifique, les lycéens des LP feraient des études supérieures à l’écart des autres pour obtenir un diplôme soi disant supérieur mais qui leur serait réservé… Mais s’agissant d’une formation en alternance, il a l’avantage de ne rien couter au budget du supérieur. On mesure la tentation…
F Jarraud