La bataille sur le genre a -t-elle laissé des traces si durables ? Il aura suffi d’une émission de RTL et d’une malheureuse fiche de travail de collège en EMC pour amener le ministère à réagir immédiatement et modifier et remodifier la fiche en question.
Sur RTL, le vice président du Snalc critique un des documents de travail proposés par la Dgesco pour le nouveau programme d’EMC au collège sur les stéréotypes sexistes. Selon lui, l’exercice « perpétue des clichés sexistes ». Cela lui permet de dénoncer un programme vide et chronophage.
Aussitôt le ministère réagit et modifie à deux reprises la fiche pour clarifier les consignes. « S’il est bien demandé aux élèves d’identifier les caractéristiques « masculines » et « féminines » de chacun des personnages, c’est justement pour mieux permettre aux élèves d’identifier ces stéréotypes qui sont encore très présents et d’échanger avec eux sur l’égalité des droits entre les filles et les garçons. L’important, c’est que les élèves, filles comme garçons, puissent prendre confiance en eux et construire leurs projets à partir de leurs souhaits et de leurs potentialités et non à partir de stéréotypes qui les enferment. Contrairement à ce qu’évoque RTL, ce cours vient justement interroger les élèves sur leurs représentations, sur certains présupposés qu’ils peuvent avoir afin qu’ils puissent en prendre conscience », explique-t-on dans l’entourage de la ministre.
Depuis la querelle du genre menée par les milieux traditionnalistes, le ministère semble très soucieux d’éteindre tout conflit possible. Le changement de programme très rapide et à tous les niveaux en même temps, aboutit à de fortes inégalités dans la qualité des ressources produites par la Dgesco.
F Jarraud