« On a essayé de vous offrir un bel endroit pour faire de bonnes études ». Le 1er septembre, Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France et Henriette Zoughebi, vice présidente en charge des lycées, ont inauguré le 469ème lycée francilien à Rueil-Malmaison (92). Le même jour sont lancés la carte Imagine R scolaire dézonée et le nouveau tarif de la restauration scolaire. Au final trois façons de marquer une rentrée solidaire.
Pour Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, comme pour Henriette Zoughebi, sa vice présidente en charge des lycées, ce sera la dernière rentrée passée dans un établissement régional. Mais cette dernière rentrée est aussi l’aboutissement des projets menés sur plusieurs mandatures.
Rénover et construire
« On est enfin chez nous », soupire Christine Margerand, proviseure du lycée Richelieu à Rueil-Malmaison (92). Après 3 années de travaux, le lycée est totalement rénové. A la place du bâtiment anonyme en béton, le nouveau lycée Richelieu aligne des espaces lumineux, aux formes très classiques et un hall d’accueil quasi versaillais. « La rénovation nous apporte des conditions de travail adaptées, explique la proviseure : » des salles spacieuses, de nouveaux lieux de vie pour les élèves, comme le foyer. Les bâtiments sont très lumineux ce qui crée une ambiance calme ». Selon Eliott, un lycéen de terminale S, c’est le conseil de la vie lycéenne qui a décidé de l’aménagement du foyer. Sur ses murs, une fresque reprenant les visages des membres du CVL de 2013 accueille les 2000 lycéens de 2015. Sur le principal accès, l’architecte a imaginé un immense CDI offrant 6 boxes de travail de groupe et deux salles de travail dotées de matériel numérique. Le CDI est devenu un véritable Centre de Connaissances et de Culture que trois professeures documentalistes font vivre.
« On a 6,5 millions de m² de surface dans nos lycées et s’occuper des lycées est une tâche jamais terminée », explique Henriette Zoughebi. « Il faut continuer à construire mais en même temps faire la maintenance des 469 lycées franciliens ». La rénovation de Richelieu a coûté 53 millions d’euros. C’est une des 112 opérations inscrites au programme 2012-2022. Pour plus d’un milliard d’euros. Les chantiers sont menés en lien avec la réforme de la carte des formations. « Il faut croiser le travail sur le patrimoine immobilier avec la carte des formations et la demande d’égalité », explique H Zoughebi. « Quand il s’agit de lycées et de l’intérêt collectif, on ne devrait pas tirer sur tout ce qui bouge uniquement pour une question électorale », dit H Zoughébi, faisant allusion aux critiques de l’opposition régionale.
Rendre la restauration collective accessible à tous
La rentrée est marquée aussi par la réforme de la restauration collective. « Permettre aux jeunes de bien manger est aussi un investissement », affirme H Zoughebi. Après la Seine Saint-Denis et le Val d’Oise, à cette rentrée les lycées de Seine et Marne et du Val de Marne bénéficient de la nouvelle politique de tarification unique fixée en fonction du quotient familial. Le tarif du restaurant scolaire varie de 1 à 4 euros en fonction des revenus des parents. La mesure profite surtout aux familles modestes qui sont les grandes absentes des cantines. 211 lycées pratiquent déjà ces nouveaux tarifs qui seront étendus graduellement à tous les lycées.
Donner la liberté de se déplacer
Troisième marque de rentrée solidaire, le 1er septembre les scolaires bénéficient de la carte Imagine R dézonée. La mesure touche 400 000 jeunes. Pour 35 euros par mois ils peuvent voyager librement en Ile-de-France en utilisant les transports en commun. « C’est une révolution », estime H Zoughebi. « On donne aux jeunes un droit véritable à la mobilité. Ils aiment bouger. Ils pourront profiter de Paris ». La nouvelle carte profite en premier lieu aux banlieusards pour qui le coût des transports baisse nettement. Et en premier lieu aux bacheliers professionnels qui ont les trajets les plus longs.
Les actions éducatives
L’action régionale se porte aussi sur les actions éducatives. 5 millions financent des projets de réussite des élèves comme le sprojets « Réussite pour tous ». Deux millions soutiennent des projets en faveur de la citoyenneté comme le budget participatif lycéen : un budget mis à disposition des Conseils de la vie lycéenne qui doivent construire un projet précis. Une cinquantaine de lycées sont engagés dans cette démarche. 16 sont allés au bout et cette année un city stade ouvre au lycée des frères Moreau au Quincy sous Senart (91), un foyer au lycée Rimbaud de Garges les Gonesses (95) et un pôle culturel au lycée d’Alembert à Paris. Enfin 3 millions sont réservés à des projets culturels comme le prix littéraire des lycéens ou des médiateurs culturels.
« Ce soutien est fondamental car il permet aux jeunes de vivre la citoyenneté », explique H Zoughébi. « Apprendre le métier de citoyen » est aussi l’objectif que JP Huchon donne aux lycéens de seconde de Richelieu. « Soyez toujours attentifs aux risques de discrimination ». Un message pour l’équipe suivante ?
François Jarraud