Plus de trois heures d’audition attendaient la commission des affaires culturelles du Sénat qui recevait le 27 mai les syndicats enseignants et les parents. Au terme d’une audition houleuse, la majorité sénatoriale semble autant apprécier le Snalc que rejeter le Se-Unsa. Mais l’audition se termine mal pour elle quand elle découvre que les trois associations de parents sont partisans de l’interdisciplinarité…
Sarcasmes sur le Se-Unsa
« La réforme du collège est loin de faire consensus.. Ses principales dispositions osnt contestées », explique Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission, qui ouvre les débats. Peu de surprises dans les interventions syndicales. F Rolet, pour le Snes, explique que la réforme « se contente de proner des termes sans réfléchir aux conditions d’application » et que la réforme « ne va rien apporter aux élèves en difficulté ». Pour elle, « on risque de rater l’occasion de réformer le collège ». Cécile Kholer et Ophélie Sauger de FO déplorent l’autonomie donnée aux établissements : « on aurait 5000 collèges différents », craignent-elles. F Sève, pour le Sgen est toléré par les sénateurs quand il affirme qu’il préférerait « davantage d’autonomie » et qu’il va falloir « donner des moyens pour cette autonomie », notamment une adaptation des instances des établissements et des missions.
Par contre Claire Krepper, du Se-Unsa, suscite les sarcasmes de l’aile droite de la commission. « La réforme donne aux enseignants la possibilité de s’éclater », dit-elle. « Pas sur », crie JP Gaudin. « Que les collectivités territoriales prennent leurs responsabilités », demande-t-elle. « Avec quel argent », demande Mme Férat…
Enterrer le collège unique ?
Le chouchou de cette partie de la commission c’est le Snalc dont les interventions sont ponctuées d’approbations, notamment quand il dénonce la « gabegie » de la réforme qui « ampute les horaires disciplinaires pour une efficacité douteuse ».
Parce que pour la majorité sénatoriale, ce qui compte ce sont les fondamentaux. Le rapporteur, JC Carle (UMP) met l’accent sur le lire – écrire – compter et l’enseignement du français. Pour lui c’est le primaire qu’il faut réformer plus que le collège. Il fustige les EPI qui font suite à des IDD et TPE « pas à la hauteur ». Il dénonce « le charabia » du texte du décret. Pour Mme Férat , UDI, « la sacro sainte égalité est un jeu de dupe ». Pour J Grosperrin, UMP, « l’école jusqu’à 16 ans est une erreur ». Il semble résumer ce que pensent beaucoup de sénateurs en demandant « le collège unique a-t-il encore un sens ? ».
A gauche, la minorité s’active pour défendre la réforme. C Bouchoux, écologiste, relève que l’autonomie existe dans le privé et que les trois quarts de la réforme fonctionnent bien dans l’enseignement agricole. Françoise Cartron rappelle que le décret découle d ela loi d’orientation longuement discutée au Sénat. »Ceux qui ne comprennent pas la réforme du collège ne comprennent pas le sens de la refondation de l’école ».
La surprise vient des associations de parents
Mais ce sont les associations de parents qui vont clore le débat pour la majorité sénatoriale. Si elles ont de divergences sur la réforme, la Peep se disant « peu convaincue », les trois associations sont pour ce que vient de combattre la droite sénatoriale : l’interdisciplinarité. « L’efficacité de l’enseignement n’est ps en rapport direct avec le nombre d’heures d’enseignement » , explique V Marty (Peep) aux sénateurs de droite qui viennent de défendre l’augmentation des horaires des fondamentaux. « Au lycée les TPE ont beaucoup d’intérêt », explique-t-elle à ceux qui les vomissent. « On est favorable à la diminution du disciplinaire et on juge positifs les EPI », dit-elle. Pour l’Apel, Hervé Jean « souhaite que la réforme aboutisse ». « Peut-être fait il avoir moins d’heures d’enseignements disciplinaires mais plus efficace « avance-t-il. S Fromentelle, pour la Fcpe, défend une position favorable à la réforme. C’ene st trop pour les sénateurs. L’audition des parents est expédiée en 40 minutes.
François Jarraud