En maths, les chiffres parlent. La publication des résultats de l’admissibilité au capes externe de maths 2015 donnent à penser que cette année encore tous les postes mis au concours ne seront pas pourvus. La crise de recrutement se maintient et seul le jury peut encore atténuer l’ampleur du déficit.
La moitié des postes vacants en 2015 ?
Au Capes externe de maths 2015, seulement 1802 candidats ont été déclarés admissibles pour 1 440 postes proposés. Si l’on reproduit en 2015 le taux de reçus parmi les admissibles de 2014, moins de 800 candidats (793) devraient être admis et 697 postes devraient rester vacants.
Si dans d’autres disciplines la situation s’est améliorée pour le recrutement des enseignants, en maths l’année 2015 n’est pas bonne. Il y a davantage de postes mis au concours, davantage de candidats (4645 au lieu de 4138) mais finalement que 1802 admissibles contre 1899 en 2014. En 2014 seulement 405 postes n’avaient pas trouvé preneurs et 838 étaient dotés. Il n’est pas certain qu’on en ait 800 en 2015.
Les effets pervers de la masterisation
Interrogé par le Café pédagogique, Bernard Egger, président de l’Apmep, l’association des professeurs de maths, n’est pas surpris par ces résultats. « Le niveau de beaucoup de candidats n’est pas bon. On a ce paradoxe d’avoir élevé le niveau de recrutement avec la masterisation tout en ayant des candidats plus faibles. Cela tient au fait que les meilleurs étudiants de master ne se dirigent pas vers l’enseignement. On demande le retour du concours au niveau de la licence car à ce moment là il y a encore de nombreux bons candidats qui hésitent et sont attirés vers l’enseignement ». Le jury sera-t-il généreux cette année ? Pour B Egger, « il y a un grand débat dans le jry pour savoir s’il faut recaler des personnes qu’il faudra embaucher comme contractuels ou les recevoir et les former une fois sur leur poste. Le ministère pousse les jurys en ce sens », dit-il.
Pour B Egger, le nombre d’étudiants dans les filières universitaires de maths est suffisant pour faire face aux besoins de l’enseignement. « Il y a même un frémissement. La politique de recrutement du gouvernement finit par produire ses effets. Les étudiants savent qu’il y a des créations de postes et ils reviennent. Mais il faut 4 ou 5 années pour annuler les effets des baisses de recrutement de l’époque Sarkozy ».
François Jarraud