Il y a-t-il un lien entre le bien être des élèves à l’école et leurs résultats ? Pour l’OCDE, qui s’appuie sur les résultats de Pisa, c’est sur. Mais tous les pays n’accordent pas la même importance au bien être à commencer par la France.
Selon l’OCDE 80% des élèves s’accordent à se sentir bien à l’école.Au Japon, à Hong Kong, à Singapour, à Shanghai, en Suisse, tous pays qui ont de bons scores dans Pisa, on est même au delà des 80%. Selon Pisa de bonnes relations enseignants – élèves sont associés à une meilleure performance en maths. » Dans les établissements où les enseignants et les élèves entretiennent de meilleures relations, les élèves sont également moins susceptibles d’indiquer être arrivés en retard à l’école ou avoir séché des cours ou des journées entières de classe durant les deux semaines précédant les épreuves PISA », indique ainsi un récent « Pisa à la loupe ». La qualité du bien être joue un role dans la perception que l’élève a de l’école et des apprentissages.
Si en France les élèves se sentent moyennement heureux d’être à l’école, l’enquête Pisa montre que pour leurs professeurs la perception est bien différente. Le pays se retrouve avant dernier sur un indice Ocde du sentiment des bonnes relations entre professeurs et élèves. A la question » l’épanouissement social et affectif de l’élève est aussi important que son acquisition des compétences et savoir faire mathématiques », les directeurs français sont les moins nombreux à répondre favorablement.
Dans un récent dossier ouvert par le Café, Marianne Lenoir , un médecin scolaire dont la thèse porte sur le bien être des élèves, montre que le sentiment de bien être décline de la 6ème à la 3ème. Selon elle, pour les enseignants le bien être c’est le bien être matériel, l’hygiène de vie d’abord..Pour les élèves, c’est le relationnel qui prime. Le bien être c’est d’abord le partage avec les copains. Ensuite seulement viennent les relations avec les enseignants. » On a là un trait culturel fort qui explique bien des réticences aussi au discours sur l’école « bienveillante ».
François Jarraud