La grève du 19 mai devrait être importante mais limitée aux collèges, a annoncé le Snes le 13 mai. Le syndicat a vivement critiqué la réforme du collège dénonçant une réforme de la gestion des établissements et une réforme plus idéologique que pédagogique. Mais le syndicat demande la reprise des discussions et non l’abandon de la réforme.
« Il est urgent d’arrêter le gâchis et de reprendre les discussions ». A quelques jours de la grève du 19 mai, Frédérique Rolet, Roland Hubert, co secrétaires généraux du Snes et Valérie Sipahimalani, secrétaire nationale, ont expliqué cet appel à la grève. Il sont eu plus de mal à présenter au autre projet pour le collège.
Une réforme de gestion
« C’est une réforme technocratique fondée sur la multiplication des réunions encadrées par des coordinateurs ». Pour F Rolet, la réforme du collège est essentiellement une réforme de la gouvernance des établissements. Elle est peu pensée sur le plan pédagogique. Enfin elle met un terme à une pratique de dialogue social avec le ministère. Technocratique, car l’autonomie vantée par la réforme c’est « celle des chefs d’établissement ». Pour R. Hubert la réforme permettra un pouvoir accru de la hiérarchie. La formation elle même est « phagocytée par la volonté hiérarchique d’imposer de bonnes pratiques ». Le Snes voit dans le conseil pédagogique un outil directorial. Finalement, comme le dit F Rolet, « tout laisser au choix c’est pratique pour les principaux. On est dans une logique de gestion ».
Une vision idéologique de l’Ecole
Le Snes dénonce aussi une réforme idéologique dont els éléments sont peu pensés. « Comment tendre vers l’égalité ? Est-ce en supprimant les langues anciennes et les classes bilangues » ? interroge-t-elle. Elle relève que ces classes permettent à des collèges de garder une certaine mixité sociale. « La réforme est partie sur l’autonomie et l’accompagnement personnalisé sans diagnostic ni réflexion. Pour le Snes rien ne dit que les EPI (des travaux interdisciplinaires) aident les élèves en difficulté. Le syndicat dénonce des thèmes contraints et qui ne sont pas accrochés aux disciplines.
Sur les langues anciennes, F Rolet, professeure de langues anciennes, récuse les accusations d’élitisme. « C’est dépassé , depuis longtemps il n’y a plus de classes de latinistes ». La suppression s’explique à la fois par une vision idéologique du ministère et le souci de récupérer des postes.
Des propositions peu claires
Le Snes promet donc une grève importante le 19 mai mais limitée au seul collège, « car en lycée les professeurs font leur révision du bac ».
C’est sur les propositions que le Snes est le moins clair. Sur les EPI, le Snes demande des EPI progressives avec un nombre différent selon les années. Le syndicat critique l’accompagnement personnalisé mais verrait bien une réforme où le travail des élèves serait pris accompagné après les cours. Sur les langues ,le Snes ne demande pas le maintien du statu quo. Il s’interroge si c’est nécessaire de commencer une année plus tôt les langues vivantes et avec combien d ‘heures par semaine. Sur l’autonomie, « elle ne peut pas porter sur le choix de ce qui est enseigner chaque année et des horaires dus à tous ». Elle doit être l’autonomie des équipes. Sur ce terrain le syndicat refuse « le bridage par les chefs d’établissement et les conseils pédagogiques ».
L’après 19 se prépare…
Alors que la grève du 19 mai est soutenue par le Snalc, par l’UMP et par l’Uni, le Snes récuse tout amalgame. « Expliquer que entre le Snes et les gens qui ont supprimé 80 000 postes en 5 ans il y aurait un accord… ça ne grandit pa sles organisations qui jouent ce jeu », estime R Hubert.
Pour l’immédiat, l’objectif du 19 mai est plus clair. « On ne demande pas le retrait de la réforme mais la reprise des négociations sur ses points majeurs. Sinon on poursuivra le mouvement ». Le Snes pourrait encourager des occupations d’établissements après le 19.
François Jarraud