Comment étudier les ondes sismiques avec du matériel scientifique au collège ? Le défi est relevé par Nadège Ollivier et Isabelle Vilette, enseignantes de SVT au collège REP Paul Eluard de Châlette-sur-Loing (45). Grâce au dispositif « Sismo à l’école », leur collège est équipé d’une station sismique autour de laquelle les collégiens travaillent en lien avec le BRGM d’Orléans. Comment ce projet suscite-il l’intérêt des jeunes aux métiers scientifiques ? Comment s’organise leur démarche ? Comment obtenir ce matériel ?
Quel est votre projet Sismo avec les élèves de 4ème ?
Notre projet SISMO avec les élèves est d’animer un club de sismologie afin d’approfondir les notions vues dans le programme de SVT de quatrième. Nous étudions les séismes dans le monde dans le but de les faire jouer plus tard sur une table vibrante et de voir les effets sur différents matériaux.
Nous participons aussi au défi Namazu qui est composé de différentes questions de difficulté variable avec des expériences réalisées. Les élèves ont pu découvrir le métier de sismologue ainsi que le fonctionnement d’une vraie station sismique. Nous avons également comme projet des échanges avec des élèves d’un établissement turc situé à Nilufer, ville de Turquie jumelée avec Chalette sur Loing.
Concrètement, que font les élèves au cours des séances ? Comment s’organise la démarche au cours de l’année ?
Au cours des séances les élèves travaillent sur différents thèmes. Nous étudions les séismes enregistrés par notre station appelée CHAL. Ils doivent répondre à des questions et faire des recherches Internet. Ils réalisent les expériences du défi Namazu. Ils participent à l’enrichissement du site du collège et de la page Facebook de l’atelier SISMO. Enfin ils participent à la promotion de l’atelier par les médias.
Avez-vous enregistré le séisme du Népal ? Comment allez-vous l’exploiter ?
Nous avons enregistré le séisme au Népal. Il sera exploité lors de la prochaine séance de notre club. Nous allons compléter les informations du tracé de notre station et faire des recherches Internet (profondeur du foyer, types d’ondes, type de dégâts).
Comment avez-vous pu obtenir la fameuse station sismique ? Quelles sont les démarches nécessaires ?
Nous avons obtenu notre station sismique en répondant à un mail de l’Observatoire de Paris concernant le dispositif » Sismo à l’école » qui fait partie de « Sciences à l’École ». Notre dossier a été retenu parmi 85 demandes.
En quoi consiste la formation dispensée aux enseignants pour utiliser ce matériel ?
Nous avons ensuite été convoquées à un stage à Aix-en-Provence. Nous avons eu des rappels géologiques sur la sismicité. Nous avons expérimenté quelques travaux pratiques possibles à partir de la station sismiques et de la table vibrante que nous aurons prochainement. Nous avons vu quelques logiciels utilisables pour faire fonctionner la table vibrante. Nous avons évidemment appris le fonctionnement de la station et du réseau auquel elle appartient.
Vos élèves ont pu rencontrer Mme Agathe Roullé, chercheur au BRGM d’Orléans. Que s’est-il dit lors de cette conférence ?
Nos élèves ont pu rencontrer notre référente scientifique Mme Roulé qui travaille au BRGM d’Orléans. Elle a expliqué son parcours, ses études, et en quoi consiste son travail au quotidien. Elle a exposé aux élèves ce qu’apporte son travail à la recherche scientifique et pour la protection des populations : par exemple elle a travaillé longtemps sur le séisme d’Haïti et elle s’est servi d’une station comme la notre pour étudier le séisme dans ce pays où il n’y a pas d’autres stations sismiques. Elle a également développé les différents métiers scientifiques rapport avec la géologie
Votre projet intéresse aussi les médias. Comment les élèves s’investissent dans la communication autour de l’atelier Sismo ?
Les élèves ont échangé avec des journalistes locaux de presse et de radio. Ils avaient préparé ses interviews lors des séances de l’atelier. Quatre articles sont déjà parus dans les journaux locaux et nos élèves ont animé une émission à la radio.
Vous enseignez en collège REP. En quoi votre projet développe-t-il l’appétence pour les sciences aux collégiens ?
Notre club permet le développement de la curiosité et suscite l’intérêt pour les métiers scientifiques. La venue de Madame Roulé à pu montrer à nos élèves que les métiers scientifiques ne sont pas exclusivement réservés à la gente masculine. Nos élèves ont également découvert l’existence de différents métiers scientifiques mal connus. Ils sont heureux de réaliser des expériences. Le lien avec les médias est une réelle motivation pour nos élèves et crée un engouement des familles, nombreuses à soutenir notre projet.
Quels conseils donneriez-vous à un enseignant qui souhaiterait monter ce type de projet ?
Pour monter ce type de projet, nous conseillerions de décrire le plus concrètement possible ce que vont faire les élèves avec le dispositif demandé. Le travail en interdisciplinarité est également recommandé. Ici le collègue de technologie travaille avec nous sur la résistance des matériaux. Ajoutez à cela une bonne dose de motivation et d’imagination car grand nombre de projets peuvent être créés à partir de celui-ci.
Propos recueillis par Julien Cabioch