Après la réforme du lycée, qui a institué la globalisation des horaires de langues et qui ne laisse finalement que 2h par semaine pour chaque langue vivante dans la plupart des terminales, souvent avec des effectifs de 30 ou plus, parfois en demandant l’impossible, comme de préparer en section STI 5 épreuves différentes (CO, EO,épreuve finale écrite, plus deux revues de projet) avec 2h30 par semaine en groupes de 35, le ministère se propose de réformer aussi le collège.
La réforme proposait entre autres, la réduction de l’horaire de LV1 en sixième (passage de 4 heures à 3 heures/semaine) et l’introduction de la LV 2 en cinquième avec un horaire global d’enseignement inchangé sur la totalité du collège. C’est à dire que les élèves auraient eu 2h/semaine pendant 3 ans, au lieu de 3h/ semaine pendant 2 ans. Sous la pression de certains syndicats et de l’APLV l’horaire de langue vivante est revu à la hausse dans la réforme adoptée après le vote favorable du CSE le 10 avril avec 4 h/semaine de LV en sixième et 2h30 /semaine sur les trois années du cycle 4 en LV2.
Mais l’enseignement des langues vivantes n’en est pas pour autant renforcé. L’absence de formation des professeurs des écoles, qui sont parfois obligés d’enseigner une langue pour laquelle ils ne sont pas habilités , surtout quand il s’agit de l’anglais, entraîne une grande hétérogénéité dans les classes de sixième parfois très chargées et non dédoublées. Ajouté à la disparition des sections européennes, cela ne va pas aider la France qui a déjà du retard dans l’enseignement des langues vivantes, et les parents qui en auront les moyens compenseront par des cours particuliers et des séjours à l’étranger.
Que va donner cette réforme ? On peut déjà le voir : cette réforme, avec le début de l’apprentissage de la LV2 en cinquième et un horaire de 2h/semaine, est expérimentée depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse. Cette expérimentation a été imposée aux enseignants et n’a pas encore pu être évaluée. En effet, il faudrait attendre au moins 3 ans pour analyser valablement ses résultats en LV2 puisqu’elle concerne l’ensemble du cycle 4.
Le site de l’APLV publie un texte envoyé par plusieurs équipes de professeurs de langues vivantes du Tarn, de l’Aveyron, de l’Ariège et de la Haute-Garonne, pour témoigner sur la façon dont ils vivent cette expérimentation et crier leur désarroi. L’APLV a ouvert un forum à la suite de ce témoignage, pour permettre à tous les professeurs de langues vivantes qui le souhaitent de donner leur point de vue sur la place de leur discipline dans la réforme. Il a déjà recueilli plus de 60 témoignages et réactions.
Lisez-les, et ajoutez les vôtres : le forum est ouvert à tous, enseignants de langues, professeurs des écoles, parents d’élèves… N’hésitez pas à réagir, contribuez ou apportez votre soutien, pour défendre les langues !