Avec seulement 22% de professeurs des écoles satisfaits, le mouvement 2015 s’annonce comme un des pires de la décennie. Or il intervient après plusieurs vagues de recrutement qui auraient dû « donner de l’air » dans les académies. Comment en est-on arrivé là ?
« Il n’a jamais été quasiment aussi difficile d’obtenir un changement de département », annonçait le 10 mars le Snuipp. Cette année, le mouvement des enseignants du premier degré atteint un des niveaux les plus bas de la décennie avec seulement 21,67% des demandes satisfaites contre une moyenne habituelle d’un gros tiers. Cela crée des drames humains. Ainsi 160 enseignants séparés de leur conjoint depuis au moins 4 ans n’ont pas obtenu leur mutation. Les taux les plus faibles de mutation concernent l’Oise et le Val d’Oise avec moins de 9% de demandes réalisées.
Or on s’attendait à une année de mutations plus faciles du fait de l’arrivée de nouveaux enseignants dans les académies après des recrutements importants. Alors comment expliquer ce phénomène ? La vague de demandes de mutation qui a suivi les sorties de Rep touche-t-elle un mouvement entre départements ? Il semble bien que non. Le mouvement national n’a pas connu de hausse significative.
Le Snuipp et la Cgt avancent une autre hypothèse : celle du « calibrage » des demandes. Pour S. Sihr, secrétaire général du Snuipp, « l’effet des créations de postes est annihilé par le calibrage des entrées dans les académies ». Les recteurs auraient envoyé des nombres d’entrées dans les départements trop bas selon le Snuipp. « Le ministère leur demande de veiller à ne pas être en sureffectif », nous dit S Sihr. « Alors ils limitent au maximum les entrées ». Le Snuipp prévoit de revoir avec le ministère la situation des différents départements.
Cet incident se produit au moment où le manque criant d’enseignants est dénoncé en Seine Saint-Denis. Ce que montrent ces situations c’est les limites de la gestion nationale de l’éducation. Les systèmes nationaux de recrutement entrent en conflit avec les inégalités de plus en plus fortes de l’éducation sur le territoire. Il reste au système éducatif à penser une solution pour rapprocher hommes et territoires.
L’Expresso du 10 mars
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/03/10032015Article635615675568653269.aspx
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