Alors que les dotations horaires des établissements arrivent, les premières crispations apparaissent. Comment avoir une répartition des moyens plus juste et la rendre acceptable ? La ministre est dès maintenant devant ce défi.
Décembre 2014, la ministre annonce une nouvelle politique de répartition des moyens. Il s’agit de » donner à chaque école et collège les moyens de faire réussir tous les élèves » et de « rendre ‘l’école plus juste ». Concrètement, selon le ministère, « cette réforme va permettre de doter les écoles et les collèges, non plus seulement en fonction du nombre d’élèves, mais aussi des différences de situation économique, sociale et géographique de leur population scolaire ». Jusque là les moyens étaient répartis en fonction de la seule croissance démographique. Le ministère distinguait 4 types différents d’académie, une académie rurale par exemple ayant droit à des moyens supplémentaires. Dorénavant, le ministère distinguera 15 profils tenant compte du nombre d’élèves mais aussi des revenus des familles et des caractéristiques des territoires. Le critère social classe les communes en fonction du niveau de vie médian par unité de consommation en 5 catégories de communes de la plus pauvre à la plus riche (quintiles). Pour le ministère » Cela permettra de prendre en compte la très grande hétérogénéité au sein d’une académie, d’un département, voire d’une commune ». Ainsi en décembre , au niveau ministériel, on a réparti les ouvertures de postes en tenant compte tout cela. A charge pour les recteurs de gérer leur enveloppe sur le terrain.
Dans plusieurs académies, il apparait qu’ils prélèvent des moyens sur l’accompagnement éducatif en collège. Là où c’est le plus clair c’est dans le Pas-de-Calais. Selon le Snes ces heures sont maintenues en Rep mais ne seront plus assurées toute l’année que dans les autres collèges qui auront au moins 55% d’élèves de CPS défavorisées. Les autres auront une enveloppe forfaitaire de 47 heures. Pourtant l’académie de Lille bénéficie d’une centaine de créations de postes à la rentrée dans le secondaire.
On n’a là qu’une vue partielle de la nouvelle politique des moyens. Les tentatives d’application méritent d’être suivi de près pour peu qu’on s’intéresse à la réduction des inégalités dans le système éducatif. Et on n’a pas d’indications pour le moment sur les plus importants gisements d’heures : ceux des lycées.