« L’école maternelle fait partie des sujets d’actualité pour tous les enseignants puisque ses projets de programmes ont été portés à leur consultation. Le principe central « Apprendre ensemble pour vivre ensemble » affirmé dans cette nouvelle mouture est au cœur des préoccupations du GFEN. C’est en se confrontant au réel des situations d’apprentissage et à travers les relations qu’elles permettent de tisser avec les pairs que la socialisation se développe ». Ces trois idées posées par le Gfen encadrent les 7èmes Rencontres nationales de maternelle organisées le 31 janvier. Claire Benveniste, secrétaire générale du Gfen, explique ce qui fait la particularité de cette nouvelle édition au lendemain de la rédaction de nouveaux programmes.
Les Rencontres ont pour titre « Pour que la maternelle fasse école ». Ce n’est pas une école ?
Bien sûr que c’est une école ! Mais il y a deux tendances qui la traversent. Celle de la primarisation de l’école maternelle : elle devrait être une pré école élémentaire. D’autre part il y a la tendance spontanéiste pour qui elle devrait viser le seul épanouissement de l’enfant à travers le jeu. Au Gfen on se situe entre les deux. On prend du recul sur les apprentissages à l’école maternelle sans les confondre avec l’école élémentaire.
Cette année quels ateliers proposez-vous ?
Le second titre des Rencontres c’est « apprendre, processus de socialisation ». On va montrer que les apprentissages et la socialisation vont de pair et s’alimentent les uns les autres. Les ateliers proposés par des militants du Gfen vont e ce sens. Ainsi Isabelle Raccoffier (Ageem) et Suylvie Chevillard évoqueront la première scolarisation. Véronique Vinas et Sylvie Meyer travailleront sur raconter des histoires en classe, quels éléments participent d’une écoute partagée. Michel Baraër proposera une séquence de géométrie en grande section où l’on doit chercher, penser et échanger.
Le colloque s’ouvre sur l’idée d’émancipation et de socialisation. Pourquoi ?
L’émancipation c’est un concept fondateur pour le Gfen. On veut la lier à la socialisation et montrer à quelles conditions la socialisation à l’école peut être source d’émancipation. On voit bien que les deux ne vont pas forcément ensemble. Il n’y a qu’à voir la montée des inégalités à l’école. Tenter de lier les deux c’est réfléchir aux contenus et responsabiliser les acteurs de l’école. On veut dire avec quels contenus on pourra émanciper les élèves.
On est en pleine refonte des programmes de maternelle. Ne sont-ils pas les oubliés de ces Rencontres ?
« Apprendre ensemble pour vivre ensemble », une expression des nouveaux programmes, renvoie directement au thème des Rencontres et à ses ateliers. Ca renvoie à la tension entre les apprentissages et l’épanouissement. Ce thème sera donc bien traité dans les Rencontres. On va pouvoir réfléchir ensemble sur eux.
Aujourd’hui un enseignant de maternelle développe quelle identité professionnelle ?
Au Gfen, on s’attache plus à transformer le rapport au métier qu’à proposer des modèles d’enseignants ou de pratiques. On ne parlera donc pas d’identité de professeur de maternelle. Ce qui le caractérise par rapport au professeur de l’école élémentaire, c’est qu’il a la responsabilité de préparer le passage de la toute petite section à l’école, de faire passer de l’enfant à l’élève. C’est tout un apprentissage de l’école. Et c’est un rôle très important car les enfants ne sont pas égaux dans leur rapport à l’école. Ils en sont plus ou moins proche. L’école maternelle doit mettre tout le monde à niveau. L’identité du professeur de maternelle c’est peut-être d’avoir conscience de cette situation.
Propos recueillis par François Jarraud
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Dossier : Les 6èmes Rencontres en 2014
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