Deux décrets publiés au Journal officiel du 7 décembre instituent un droit au retour en formation des jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme autre que le brevet. Un réel progrès pour les jeunes décrocheurs mais qui connait aussi de sérieuses limites.
» Tout jeune âgé de seize à vingt-cinq ans révolus sortant du système éducatif sans diplôme ou ne possédant que le diplôme national du brevet ou le certificat de formation générale bénéficie, à sa demande, d’une durée complémentaire de formation qualifiante qui a pour objet de lui permettre d’acquérir soit un diplôme, soit un titre ou certificat inscrit au répertoire national des certifications professionnelles », précise le texte. La formation peut être dispensée » sous statut scolaire, dans le cadre d’un contrat en alternance ou sous statut de stagiaire de la formation professionnelle. » Sous statut scolaire, » la formation qualifiante dispensée sous statut scolaire a une durée n’excédant pas une année scolaire, éventuellement renouvelable en fonction de la durée de formation nécessaire pour accéder au diplôme ».
Présenté au CSE le 18 septembre, le texte a été adopté par le CSE par 30 voix pour (Unsa, Sgen, Fcpe, Unl, Unef), 3 contre (FO), la Fsu et le Snalc s’abstenant. C’ets dire qu’il rencontre des critiques. La Fsu souligne le fait que les lycées qui devront accueillir ces jeunes (potentiellement 600 000 !) ne disposeront pas de moyens supplémentaires. A partird e là il y a un fort risque d’orienter les jeunes vers des formation dont ils ne veulent aps mais où il y a des places. Ou alors de créer pour eux des formations spéciales à bas prix, du type de ce que le Dasen du 92 a mis en place cette année pour la trentaine de redoublants de terminale qu’il n’a pu scolariser normalement.
Le rôle des régions sera donc essentiel. En charge de la coordination de la lutte contre le décrochage , elles devront d’abord faire de ce droit théorique un outil réel. il ne suffit aps de donner un droit aux décrocheurs pour qu’ils améliorent réellement leur formation. il faut aller au devant d’eux et les accompagner en formation. Les régions devront aussi faire pression sur les académies pour qu’elles accordent aux établissements les moyens concrets d efaire fonctionner ces décrets. Et ça ne va pas être facile…
François Jarraud