Le mobilier scolaire peut-il soigner ? Peut-il améliorer l’attention en classe ? Les défenseurs d’un renouvellement du mobilier scolaire ont de nouveaux arguments à faire valoir avec la publication d’une étude américaine dans la revue International Journal of Environemental Research and Public Health. Elle demande plus de permissivité dans les positions des élèves en classe et le passage au bureau debout.
De lutter contre l’obésité
Dirigée par Mark E Benden, School of Public Health Texas, une nouvelle étude évalue les gains liés au passage d’un mobilier où l’élève est assis à celui où il est debout avec la possibilité de s’asseoir. L’étude a porté sur 3 écoles élémentaires du Texas où on a remplace les tables et les chaises par une table haute et un tabouret haut pour 374 élèves, une centaine restant avec le mobilier classique de façon à avoir un échantillon comparatif.
L’hypothèse de Mark E Benden c’était de jouer sur le mobilier pour faire reculer l’obésité. Effectivement, en remplaçant le mobilier où les élèves sont assis par un mobilier où ils peuvent bouger, on augmente la dépense énergétique des élèves. C’est attesté par l’étude qui a pu calculer, grâce à des capteurs individuels, la dépense calorique supplémentaire des élèves. En hiver elle serait de l’ordre de 0,16 kcal par minute de classe, en été de 0,08 calorie minute. Changer el mobilier serait finalement plus intéressant que les stratégies consistant à diminuer les arguments caloriques à la cantine. L’étude souligne aussi d’autres retombées positives en terme de santé publique : lutte contre la scoliose par exemple.
Au mieux apprendre
Mais de nouveau arguments sont déjà annoncés. Jamilia J. Blake université du Texas, a suivi cette expérience sou s l’angle psychologique. Selon Mind/Shift, elle devrait publier prochainement les résultats de ses observations sur les effets du changement de mobilier sur la vie de la classe. Elle a observé durant deux années les échanges avec l’enseignant et leur travail en classe. Selon elle le changement de mobilier aurait un effet sur l’engagement des élèves dans leurs études. « Pouvoir me lever quand je veux et bouger ms jambes me calme et je peux mieux réfléchir », explique une élève. Le fait d’être dans un environnement oùles mouvements sont possibles a des effets positifs sur une partie des élèves. Ca leur permet de mieux se concentrer. En fait on touche là à un autre grand problème où l’école croise la société aux Etats-Unis : l’hyper activité.
C’est là où le changement de mobilier change de façon plus profonde qu’on ne le croit l’école. Le mobilier qui permet le mouvement modifie le rapport scolaire institué en y faisant entre le corps de l’élève non plus sous l’angle des « bonnes postures » que le maitre doit faire respecter mais en permettant de prendre en compte la vie des corps. Il y a du Rousseau dans cette affaire…
François Jarraud