Les inégalités sont toujours actives dans le système éducatif français. C’est le principal enseignement que l’on peut tirer de la nouvelle édition de L’état de l’école, une publication annuelle de la Depp (direction des études du ministère de l’éducation nationale).
Dans cette édition 2014 on retrouve les inégalités sociales. On sait que la France se caractérise par leur puissance dans le système éducatif. Il faut parfois décrypter les statistiques pour les retrouver. Ainsi le taux de réussite au bac semble à peu près égalitaire. Au bac général, le taux de réussite des enfants de cadre atteint 95% , celui des enfants d’ouvriers 88%. Mais 77% des enfants de cadre en terminale sont scolarisés en bac général quand ce n’est que 35% des enfants d’ouvrier. Autrement dit ils ont deux fois moins de chance de se retrouver dans la filière « noble » des lycées, et cela pour ceux qui sont arrivés jusqu’en terminale. Inversement 41% des enfants d’ouvrier sont en bac pro contre 9% des enfants de cadre : 4 fois moins. On assiste ainsi à la fois à la démocratisation du bac et à sa ségrégation croissante.
L’Etat de l’école souligne aussi les inégalités entre les générations. Elles sont flagrantes sur el plan salarial. Les écarts de salaire sont énormes selon els générations : 2300 euros pour un diplomé du supérieur long ayant entre 25 et 34 ans, 4250 pour un quinquagénaire.
Enfin cette édition pointe aussi les inégalités de genre. Elle sont visibles dans les salaires à tous ages. Un diplômé du supérieur long gagne 2300 euros de 25 à 34 ans contre 1900 euros pour une diplômée. L’écart est plus important en fin de carrière : 4250 euros contre 2 900. Mais les inégalités de genre existent aussi à l’école. Certes les filles réussissent mieux à l’école. Seulement 12% des filles sortent sans diplôme contre 18% des garçons. 48% font des études supérieures contre 38% des garçons. Mais la répartition entre filières vient nuancer le tableau. Car les filières de l’école restent très liées au genre. Ainsi on trouve plus de 70% de filles en St2s (médico social), en L et en bac pro services. Inversement on trouvera plus de 80% de garçons en bac pro production et en Sti2d. Les filles sont encore minoritaires en S alors qu’elles sont nettement majoritaire chez les élèves de terminale.