Alors que le conseil municipal de Marseille, ce vendredi 10 octobre a entériné l’expérimentation de la loi sur les rythmes scolaires dans 42 écoles sur les 445 que compte la ville, et que l’adjointe à l’éducation indique que 200 écoles pourraient bénéficier d’activités périscolaires le vendredi après-midi après les vacances d’automne, on ne parle toujours pas de concertation, ni de projet éducatif territorial et encore moins de réussite éducative…. La coordination parents, enseignants et agents n’a toujours pas été reçue. Mais le tribunal vient de mettre la ville sous astreinte.
Qui peut imaginer la vie des familles obligées de récupérer leurs enfants le mercredi et le vendredi à 11h20 ou 11H30 ? La perte de confiance dans l’institution devant le manque d’information, de concertation et d’équité ?
Trois nouveaux éléments financiers viennent s’ajouter au débat :
• La ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem s’est engagée mardi 8 octobre, au micro de France Inter, à verser une dotation de 10 millions d’euros à la Ville de Marseille pour l’aider à appliquer la réforme.
• Le député de la 4e circonscription a adressé un courrier aux directeurs d’écoles les informant de sa décision de consacrer « compte tenu de la situation du financement de ses activités dans la ville de Marseille », la plus grande partie de sa réserve parlementaire 2015 aux écoles de sa circonscription. Il pourra en fonction du nombre de réponses répartir de 1000,00 euros à 2000 euros par école.
• Le juge des référés, saisi par 22 familles d’élèves a considéré « qu’eu égard tant aux difficultés rencontrées depuis le début de la rentrée scolaire par les familles dont les parents travaillent qu’à l’intérêt même des enfants, âgés de 6 à 11 ans, dont les parents ne peuvent aller les chercher ou les occuper le vendredi après-midi, les mesures sollicitées revêtaient un caractère d’urgence ».
« Article 2 : Il est enjoint à la commune de Marseille d’organiser la garderie municipale des enfants des écoles à compter du vendredi 7 novembre 2014 après-midi et jusqu’au vendredi 14 novembre 2014 après-midi inclus, sous astreinte de cinquante euros par famille et par jour de retard à compter du 7 novembre 2014 ».
« Article 3 : Il est enjoint à la commune de Marseille d’organiser les temps d’activités périscolaires dans les écoles municipales dans lesquelles ils n’ont pas été encore mis en place à compter du vendredi 21 novembre 2014 après-midi, sous astreinte de cinquante euros par famille et par jour de retard à compter de cette date ».
Par ailleurs, le tribunal enjoint la mairie « d’informer officiellement les parents d’élèves de la date de mise en place effective des activités périscolaires dans leur école au plus tard le 3 novembre 2014 ».
Vendredi, se sont tenues de nouvelles manifestations devant le conseil municipal, banderoles, slogans et chansons. Mais le collectif a aussi affiné ses exigences et dans un manifeste qui liste ses exigences en matière de taux d’encadrement, d’hygiène et sécurité, d’installations sportives, de transports scolaires, de restauration scolaire et des moyens donnés aux écoles. Ce collectif lance un cri d’alerte pour une refondation profonde de l’éducation à Marseille, plus de rigueur, d’ambition, d’équité et de transparence dans la gestion éducative de la ville, sans quoi « la modification des rythmes scolaires viendra s’empiler à un système défaillant ».
Le collectif appelle les parents à manifester ce mardi 16 octobre avec ballons et maillots de foot à 10h lors de l’inauguration officielle du stade vélodrome. Dans un rapport confidentiel, que s’est procuré le journal 20 Minutes, la chambre régionale des comptes, pointe le mode de financement de l’agrandissement de l’enceinte de l’OM. Dans ce dossier, c’est le partenariat privé-public (PPP) noué entre la ville et le consortium Arema et les modalités de ce contrat qui provoque la colère de la chambre. La ville verse une enveloppe de 267 millions d’euros à Arema pour ce chantier, auquel s’ajoutera une redevance de 12 millions d’euros pendant trente-cinq ans.
Claire Britten