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LA POLITIQUE MINISTERIELLE
Redoublement : La ministre dément mais organise enfin la suppression
« Nous sommes en train de construire le contenu du soutien pédagogique, et les formes, les modalités de l’accompagnement renforcé qui doivent être apportés aux élèves pour ne pas leur lâcher la main ». Dans une déclaration à l’AFP, N. Vallaud-Belkacem a posé la vraie question de la suppression du redoublement, celle des alternative. Lancée le 4 juillet par le Café pédagogique, l’annonce de la suppression du redoublement fait un retour médiatique le 24 septembre. La ministre dément la suppression mais reconnait le caractère « exceptionnel » de son maintien. La capacité de l’institution à accompagner les élèves en difficulté reste encore à démontrer.
Le ministère lance la consultation sur le socle commun
Vous avez reçu un courriel. La consultation sur le nouveau socle commun est ouverte, a annoncé le 22 septembre un courriel du ministère envoyé à tous les enseignants. La consultation se terminera le 18 octobre. Durant ces quatre semaines, les enseignants des écoles et collèges pourront bénéficier d’une demi-journée banalisée pour échanger sur cette nouvelle base du système éducatif. Mais déjà la suspicion rode : que pèseront les avis des enseignants alors que les appareils syndicaux se sont déjà emparés du sujet ?
Quel contenu pour le nouveau socle commun ?
Comment définir ce minimum culturel partagé que tout jeune doit posséder à la sortie de l’école obligatoire ? La loi d’orientation de 2013 a défini le socle commun de connaissances, de compétences et de culture comme » le principe organisateur de l’enseignement obligatoire dont l’acquisition doit être garantie à tous ». La nouvelle version que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a révélé le 10 juin décline des objectifs de maitrise de compétences dans 5 domaines de formation dans lesquels les disciplines scolaires classiques devraient trouver place. Même s’il a été conçu dans un esprit de compromis, à peine publié, le nouveau socle rencontre une difficulté attendue : qu’il y -a-t-il encore de commun dans un système éducatif qui relègue un enfant sur cinq et où, plus qu’ailleurs, les inégalités sont criantes entre établissements et filières d’enseignement ?
Claude Lelièvre : « Socle commun » et/ou « culture commune » ?
On le sait, les expressions devenues emblématiques « culture commune » et « socle commun » ont été tout particulièrement en tension dans le champ syndical des organisations d’enseignants depuis une vingtaine d’années. Mais ce qui apparaît actuellement à l’ordre du jour (notamment depuis le vote de la loi de refondation de l’Ecole qui parle d’ « un socle commun de connaissances, de compétences et de culture »), c’est de sortir »par le haut » (et de façon effectivement opérationnelle) de cette tension, voire de cette opposition.
Bac -3 +3 : Comment assurer la démocratisation du supérieur ?
« L’objectif c’est de permettre la réussite de tous, que chacun puisse atteindre son idéal ». Najat Vallaud-Belkacem et Geneviève Fioraso ont dressé les perspectives de la rentrée universitaire le 24 septembre. Si la démocratisation de l’accès au supérieur progresse, les universités peinent à tenir deux objectif contradictoires : entrer dans la compétition mondiale et assurer leur devoir de solidarité.
Apprentissage : Un défi supplémentaire pour N. Vallaud-Belkacem
« Il est important que l’éducation nationale soit présente dans cette ambition collective ». A l’issue de la « Journée de mobilisation », le 19 septembre, François Hollande a détaillé la feuille de route de l’Education nationale en faveur de l’apprentissage. Pour le chef de l’Etat la mobilisation de l’Education nationale est importante pour accroitre le nombre d’apprentis. Mais elle l’est aussi symboliquement pour marquer une évolution des relations école – entreprise. Or, si les grandes fédérations syndicales ont généralement bien accueilli le cap donné par le président, ce n’est pas le cas des principaux syndicats de l’enseignement professionnel. Le cap présidentiel pourrait bien rencontré la tempête.
Programmes : N. Vallaud-Belkacem choisit le curriculum et nomme M. Lussault à la tête du CSP
Arrivera-t-il à sortir le Conseil supérieur des programmes de la tourmente ? Après la démission d’Alain Boissinot, la nomination du président du Conseil supérieur de l’éducation était attendue depuis des semaines. C’est finalement Michel Lussault qu’a choisi N Vallaud-Belkacem. Un choix qu’elle accompagne par une décision en faveur de la démarche curriculaire pour les nouveaux programmes. La ministre opte-elle vraiment pour un véritable tournant pour l’Ecole ?
EDUCATION PRIORITAIRE
Une nouvelle carte pour l’enseignement prioritaire
Quelles surprises dans la nouvelle carte de l’enseignement prioritaire ? En visite dans un collège Rep+ à Sedan, Najat Vallaud-Belkacem a présenté le 23 septembre la nouvelle carte des Rep et Rep+ qui sera appliquée à la rentrée 2015. Le dispositif remodelé sur des bases « scientifiques » par le ministère accueillera de nouveaux réseaux dans un nombre total équivalent à l’ancien dispositif. Il y aura donc bien des sorties de l’éducation prioritaire. Une annonce avancée précautionneusement par le ministère.
Prioritaire : Un effort suffisant ?
L’Ecole française fait-elle un effort suffisant pour son éducation prioritaire ? Dans un pays champion des inégalités sociales à l’Ecole, le dispositif d’éducation prioritaire est présenté depuis 1982 par le ministère comme la solution capable d’inverser la situation. Le 23 septembre, Najat Vallaud-Belkacem a présenté en détail les mesures qui entreront en vigueur à la rentrée 2015. Sont-elles au niveau des inégalités scolaires ? Peut-on soigner les établissements prioritaires et ne rien changer à l’Ecole qui les entoure ?
Jean-Paul Delahaye devra combler le fossé entre les familles populaires et l’Ecole
Ancien directeur général de l’enseignement scolaire, inspecteur général, Jean-Paul Delahaye a été chargé par la ministre d’une mission « grande pauvreté et réussite scolaire ». Il doit notamment faire des propositions sur trois points : la prise en compte de la précarité des familles par l’Ecole, par exemple ence qui concerne les fournitures; l’amélioration des relations entre les familles populaires et l’Ecole; l’amélioration de la formation des enseignants pour qu’ils puissent mieux prendre en compte ces questions. Sa mission devra donc s’articuler aussi bien avec l’éducation nationale que les Espe et les associations de parents et mouvements éducatifs. Né lui-même dans une famille pauvre, Jean-Paul Delahaye est probablement le mieux placé pour traiter de ces questions.
METIER ET TEMPS SCOLAIRE
Temps scolaire : 38 jours de perdus pour indiscipline ?£
Le temps scolaire réel est-il très inférieur au temps scolaire légal ? En période de basses eaux budgétaires et de compétition féroce dans l’accès aux diplômes, la question est lancée en Angleterre. L’Ofsted, l’organisme qui inspecte les écoles, dénonce le manque de discipline dans les écoles anglaises. Les élèves ont-ils tous le même accès réel à l’instruction ?
Nouvelle demi journée banalisée en école et collège
Le CSE du 18 septembre a été informé du calendrier que N Vallaud-Belkacem a présenté à l’Assemblée le 17 septembre. La consultation sur le socle commun aura lieu dans les écoles et les collèges du 22 septembre au 12 octobre. A cette occasion, une demi journée sera banalisée pour que les enseignants puissent émettre un avis. Une circulaire publiée au BO du 18 septembre a aussi augmenté les temps de réunion syndicale. Tout enseignant pourra prendre une heure pour participer à une réunion d’information syndicale sur les élections professionnelles. Le droit de réunion syndicale est étendu à 3 demi journées par an au primaire. Le même BO présente sur 23 pages la réglementation et le calendrier sur les élections professionnelles de cet automne.
Temps scolaire : La France championne des fondamentaux
Peut-on être le pays qui consacre le plus de temps scolaire aux fondamentaux et avoir des résultats médiocres dans les compétences de numératie et littératie ? Le cas de la France permet de répondre positivement si l’on en croit la dernière enquête Eurydice.
La FCPE veut de nouveaux rythmes dans le secondaire
Pour la Fcpe, « la bataille des rythmes est gagnée » au primaire. La première association de parents d’élèves souhaite qu’elle s’ouvre dans le secondaire. Mais deux autres batailles attendent la première association de parents. La Fcpe se prépare à affronter l’association crée par les ultras de la Journée du retrait de l’école. Elle devra aussi faire face dans certains départements aux départs de ses militants suite à la réforme des rythmes. La rentrée des parents c’est l’histoire de trois batailles…
DECROCHAGE
Le ministère ouvre un droit opposable au retour en formation
« Tout jeune sortant du système éducatif sans diplôme bénéficie d’une durée complémentaire de formation qualifiante qu’il peut utiliser dans des conditions fixées par décret. Cette durée complémentaire de formation qualifiante peut consister en un droit au retour en formation initiale sous statut scolaire ». La loi d’orientation sur l’éducation a fixé pour la première fois cet objectif d’un droit opposable permettant aux jeunes sans diplôme de plus de 16 ans et moins de 25 ans de revenir en formation initiale s’ils le souhaitent. C’est sur ce principe qu’a travaillé le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 18 septembre, sur le décret annoncé par la loi.
L’Ile-de-France obtient des fonds européens pour lutter contre le décrochage
Pour la première fois, l’Europe reconnait la compétence d’une région française en matière de lutte contre le décrochage. Ce succès de l’équipe de Jean-Paul Huchon est présenté le 25 septembre au conseil régional avec d’autres programmes dont celui des lycées. Avec la lutte contre le décrochage ou le budget de dotation des lycées, les propositions de Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, et Henriette Zoughébi, vice présidente en charge des lycées, montrent une volonté de lutter contre les inégalités scolaires dans la région et d’accompagner les enseignants. Deux autres politiques font davantage débat : le développement de l’apprentissage et le Service public d’orientation.
Selon le Céreq les diplômés sont rattrapés par le chômage
« Parmi les sortants de l’enseignement supérieur en 2010, seuls les ingénieurs, les docteurs et les diplômés de la santé et du social sont épargnés par la progression du chômage. Pour tous les autres, la situation après trois ans de vie active s’est aggravée entre 2007 et 2013. Les 369 000 jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2010, soit 3 % de plus qu’en 2004, sont pourtant plus diplômés que leurs prédécesseurs », note le Céreq qui publie un « Bref » sur l’accès à l’emploi des diplômés du supérieur. « La hausse du niveau de formation n’empêche pas celle du chômage » estime le Céreq. La rémunération de départ de ces diplômés est également en baisse (-30 €) par rapport à la génération 2004.
LES LYCEENS
Eliott Nouaille : « Un lycée est un lieu de vie citoyen, républicain et émancipateur »
« Il y a encore aujourd’hui un vrai problème sur la confiance et la considération attribuées aux lycéens… Le lycée doit être vu comme un lieu de vie citoyen, républicain et émancipateur ». Elève en terminale ES au lycée Prévert de Boulogne-Billancourt (92), Eliott Nouaille vient d’être élu président du Syndicat Général des Lycéens (SGL), la seconde organisation lycéenne. Il se confie à Gilbert Longhi.
Un adolescent sur deux en « souffrance psychologique » selon l’Unicef
Selon l’Unicef, 36% des jeunes de 6 à 18 ans déclarent des « souffrances psychologiques ». Le taux monte à 43% chez les 15-18 ans et l’Unicef parle de « malaise grandissant » chez les enfants et adolescents. 17% des jeunes seraient aussi victimes de privations. Ces affirmations s’appuient sur une enquête menée auprès de 11 000 jeunes, particulièrement dans 16 villes dont Issy-les-Mx, Nogent-sur-Marne et Enghien.
NUMERIQUE ET INNOVATION
Meirieu : Du bon usage des « innovations »
Le numéro spécial de rentrée de la Revue « Sciences humaines » (n° 263) propose un dossier sur le thème « Éduquer au XXIème ». Ce dernier se conclut par un article de Sylvain Marcelli présentant « Huit idées pour réinventer l’école » (1). L’auteur nous prévient qu’il s’agit là, d’ailleurs, plutôt d’ « innovations » que d’ « expérimentations » au sens strict, dans la mesure où c’est bien leur caractère inventif plutôt que l’évaluation de leurs effets positifs sur les progrès des élèves et la cohérence de l’école qui est mise en avant (2)…
Hollande : Ce qu’on sait de son plan numérique
« J’ai fait le choix de la jeunesse ». S’exprimant devant la presse le 18 septembre, le président de la République a consacré une partie de son discours préliminaire à l’éducation et à la confirmation d’un plan numérique. Que savons-nous de ce plan ? Comment pourra-t-il être généralisé à tous els collèges ? Le point sur ce que l’on sait.
Dix ans de réflexion sur le numérique au Campus européen d’été de l’université de Poitiers
Fêter un dixième anniversaire, dans le domaine du numérique, c’est presque fêter un siècle avec les anciennes technologies…. Le département Ingénierie des Médias pour l’Education de l’UFR Lettres Langues de l’Université de Poitiers vient de fêter à double titre un anniversaire important : d’une part ce sont les dix ans d’un master Erasmus Mundus, et d’autre part ce sont les dix ans d’un évènement qui lance chaque année universitaire : le campus européen d’été. Des « mamies connectées » aux usages dans les classes, le campus a fait le tour du numérique en éducation avec un arrêt obligatoire sur la politique de la direction du numérique de l’Education nationale.
Inhibition, analogie, erreur, face au numérique
Dans son dernier opuscule, destiné davantage au grand public spécialisé qu’aux chercheurs et spécialistes de la psychologie, Olivier Houdé (Apprendre à résister, le pommier 2014) nous parle de l’importance de l’inhibition comme mécanisme permettant d’apprendre. Il rejoint en cela d’autres publications récentes, plus grand public, comme le numéro de la revue Cerveau et Psycho (septembre 2014) consacré au développement de l’enfant qui reprend aussi, entre autres, cette question de l’inhibition. Le terme inhiber n’a pas ici totalement le sens qui lui est attribué communément. On parle volontiers de timidité, de frein, lorsque l’on dit de quelqu’un qu’il ou elle est inhibé. Pour la psychologie cognitive inhiber est plus fort et est considéré comme un processus d’empêchement, de blocage fort. De plus ce processus vise à en permettre un autre, ne pas se fier à la première perception, à la première représentation qui souvent entraîne, dans le contexte de l’apprentissage, à l’erreur. Cette distinction initiale est importante car nous avons souvent noté l’interrogation forte des enseignants sur le sens de ce terme.