« Le débat sur la mise en place des nouveaux rythmes scolaires a une nouvelle fois monopolisé l’attention, au détriment d’autres sujets autrement plus importants pour le redressement du système éducatif français », écrit Eric Charbonnier, de la direction de l’éducation de l’OCDE, sur son blog. « Pourtant, en passant de quatre jours à quatre jours et demi d’école dans le primaire, la France ne fait que se mettre au diapason de ses voisins, où les cinq journées d’école sont la norme et où, rassurons les parents, on ne déplore jusqu’à présent aucune fatigue excessive chez les enfants. Dans les pays les plus performants dans les enquêtes internationales, le débat n’est pas focalisé sur le rôle des animateurs ou sur les activités périscolaires. Dans ces pays-là, on ne ferme pas les écoles en guise de protestation. Dans ces pays-là, toute la communauté éducative coopère pour recenser les bonnes pratiques liées aux rythmes scolaires et les appliquer dans la majorité des établissements ».
« Il est temps de faire de même en France », poursuit-il. « Les activités périscolaires auront peu, voire aucune influence sur les résultats obtenus par les élèves. La réussite de cette réforme passera uniquement par une meilleure utilisation du temps scolaire. Ainsi, il sera crucial de faire de ces nouveaux rythmes une utilisation « qualitative », par exemple en tirant profit de cette demi-journée supplémentaire pour changer les pratiques pédagogiques et, à terme, trouver une alternative au redoublement pour prendre en charge les élèves en difficulté. Pour le moment, les enseignants français sont loin d’y parvenir ».