Entendu le 28 mai par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes (CSP) a largement dévoilé ses intentions concernant le socle commun et les programmes à venir. Il confirme la mise en place de curriculums et la fin de la dichotomie LPC / brevet.
« La cohérence d’ensemble des programmes est essentielle horizontalement et verticalement ». S’exprimant devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée le 28 mai, Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes, n’a pas caché son intention d’implanter dans l’Ecole des curriculums. « Dans la charte on n’ a pas utilisé le mot curriculum… Mais l’esprit de la charte est évidemment celui du curriculum. C’est l’idée que l’on définit les contenus en partant d’un projet global pour aller vers ses parties , et non l’inverse, articulant des contenus avec des évaluations et la formation des enseignants ».
Ainsi l’évaluation du brevet devrait être revue. « On ne peut pas garder la dualité socle / brevet », dit A Boissinot. « IL faut une seule évaluation, compréhensible par tout le monde, reposant sur une évaluation de tout le parcours ». Elle porterait sur les 5 domaines définis dans le socle : langages, méthodes pour apprendre, formation citoyenne et personnelle, représentation du monde, compréhension du monde.
Le CSP veut aussi intégrer le numérique dans les enseignements. Mais « enseigner avec l’outil numérique change les pratiques ». Sur le codage, le CSP veut trouver l’équilibre entre l’abandon de « la pensée magique » face au numérique et le fait qu’ilne s’agit pas de faire des élèves des programmeurs. A Boissinot laisse entendre que cette initiation serait faite en technologie et en maths.
Tout au long de son exposé, A Boissinot s’est montré soucieux de ne pas heurter les sensibilités opposées. Sur le socle il veut « trouver l’équilibre qui permettra de mobiliser les enseignants des écoles et des collèges autour de perspectives clairement définies permettant d’organiser les enseignements ». « On est conscient qu’on doit être vigilant sur la capacité de l’opinion publique à accepter nos orientations ».
Vivement attaqué par les réformistes sur son projet de socle qui semble redonner aux lobbies disciplinaires la main sur les programmes, Alain Boissinot a plutôt donné des gages sur ce terrain là à ceux qui veulent une véritable évolution des programmes et des pratiques.
F. Jarraud