L’inclusion scolaire peut-elle seulement se décréter ? Ce n’est pas l’avis du Snuipp, premier syndicat du primaire, qui organisait le 27 mai un important colloque sur l’inclusion scolaire. Il demande un meilleur accompagnement des enseignants dans l’application de la loi de 2005. Presque 10 ans après l’adoption de la loi de 2005 qui a mis comme principe l’inclusion scolaire des enfants handicapés, les enseignants sont largement favorables au principe, selon un sondage réalisé auprès de 5000 enseignants par le syndicat. 90% d’entre eux sont « tout à fait d’accord » ou « plutôt d’accord » avec le principe. Mais 76% y mettent des conditions. Et c’était l’objectif du syndicat de saisir l’opportunité des 10 ans pour faire avancer ces conditions.
« Les enseignants demandent de la formation et des conditions d’enseignement adaptées », note le Snuipp. « C’est bien la preuve qu’ils « y croient », mais jugent qu’ils ne sont pas assez préparés : les moyens, les aides notamment apportées par les RASED dont c’est l’une des missions, les effectifs, etc. ne suivent pas… Nous regrettons que les missions des futurs AESH, remplaçant les AVS, soient cantonnées à l’accompagnement strictement scolaire, contrairement aux recommandations du rapport Komitès. A l’heure où les projets éducatifs sont encouragés, l’Etat doit assumer ses responsabilités en garantissant la prise en charge des besoins spécifiques des enfants en situation de handicap », juge le syndicat.
Le Snuipp appelle « tous les partenaires à se rassembler pour porter de nouvelles propositions communes pour l’inclusion. Alors que la loi de 2005 va fêter ses dix ans, il est temps de franchir un nouveau cap ».