« La session 2013 confirme l’augmentation (+ 13,5 %) amorcée en 2012 (+ 6 %) du nombre de candidats présents aux concours externes, après une dizaine d’années de baisse », écrit la Depp (division des études du ministère de l’éducation nationale) dans une nouvelle Note d’information. Mais seule une petite minorité de ces candidats sont passés par un master enseignement (MEEF). On est encore loin d’une filière de formation des enseignants.
La DEPP souligne la hausse du nombre de candidats aux concours externes 2013. Après des années difficiles, l’augmentation du nombre de postes (12 435 en 2013 dont 10 632 externes) finit par trouver un public. Mais la hausse du nombre de candidats (+13%) reste deux fois moins élevée que celle des postes.
Surtout il reste de forts écarts entre disciplines. En maths, en anglais, dans les disciplines artistiques, en sciences de l’ingénieur et chez les PLP , tous les postes n’ont pu être dotés. Il manque 1000 enseignants au capes par rapport aux postes offerts, 300 au CAPLP. 9 105 recrutement ont été effectués en 2013 soit 1600 de plus qu’en 2012 mais 14% des postes sont restés vacants contre 10% en 2012. Dans certaines disciplines, le ratio candidats / reçus marque les difficultés de recrutement. Ainsi en maths, on a 1807 candidats présents et 856 reçus, soit la moitié. En lettres modernes, pour 1518 candidats présents, 1000 ont été reçus. Au Capeps, le ratio est identique : 1249 présents, 760 reçus.
La filière de formation des enseignants semble encore davantage en souffrance. Selon la Depp, seulement 17% des étudiants en master admis aux concours de recrutement d’enseignants viennent de la filière master d’enseignement (MEEF). La grande majorité vient directement d’un master sciences, lettres ou langues. Ainsi la professionnalisation, voulue par le ministre, reste encore un voeu pieux. La plupart des nouveaux enseignants du secondaire entrent dans l’enseignement au dernier moment sans avoir reçu une formation professionnelle sérieuse. C’est toujours le savoir disciplinaire qui ouvre la porte des concours.
On mesure le travail qui reste à faire pour le successeur de V Peillon pour construire une vraie filière de formation des enseignants. La survie même des masters enseignement reste à défendre. A travers eux c’est une formation moderne qu’il faut imposer ; contenant enfin la formation professionnelle dont les futurs enseignants auront besoin. Il restera aussi à augmenter le nombre de candidats aux concours. Dans els disciplines déficitaires comme les mats, la pyramide des âges imposera dans quelques années de forts recrutements. Au regard des chiffres 2013, on ne voit pas comment l’Etat pourra y faire face.
François Jarraud