« Le développement des projets de toutes sortes autour des tablettes numérique est révélateur d’une fascination collective », écrit Bruno Devauchelle sur son blog. « L’observation plus fine des possibilités techniques (matérielles et logicielles) et des activités réellement menées avec ces tablettes dans des contextes éducatifs (scolaires ou non) montre qu’un écart important existe entre plusieurs éléments. Entre les discours et les réalités. Entre les pratiques et les nouveautés ».
Il analyse les mécanismes qui créent la demande d’équipement numérique à travers l’exemple des tablettes. « La plupart des enseignants et des éducateurs sentent bien que leur écart avec la modernité technologique les dessert. Les vendeurs en jouent appuyant là sur un registre très intime des personnes : le déclassement par rapport à la société, l’estime de soi qui baisserait. Ils rassurent en s’appuyant sur l’idée de facilitation technique permis par la machine (qui est vendue). Les enseignants ambassadeurs prennent en charge la justification pédagogique et servent de médiateurs : on pense quand même à la pédagogie ». Mais « une fois cette séquence initiale passée, restent les usages réels. Si la première angoisse de l’élu (et du décideur) est que « ça marche », sa deuxième angoisse est que « ce soit utilisé ». L’imaginaire d’utilisation est embelli par tous les promoteurs du numérique en éducation. Les réalités sont bien éloignées de cela ».