Peut on parler d’une musique noire ou de musiques noires? Est-il possible d’en définir les caractéristiques? de suivre son histoire et son évolution, à travers les siècles et les continents? Comment exposer ces milliers d’artistes et de chansons? La Cité de la Musique relève le défit. Elle propose de découvrir ou de redécouvrir, en sons et en images, l’histoire de ces courants musicaux et de leurs plus éminents ambassadeurs à travers une exposition multimédia, entièrement interactive qui offre plus de 11 heures de contenus audiovisuels! Le jeune public est particulièrement attendu en famille ou avec ses enseignants. Un parcours spécifique lui est réservé, des visites guidées prolongées par des ateliers sont prévues pour les écoliers, les collégiens et les lycéens.
Une expérience de visite interactive
A l’entrée, le visiteur se voit remettre un casque relié à un smartphone tactile avec lequel il va pouvoir interagir avec l’ensemble des installations. Il suffit d »indiquer le numéro de la borne ou de l’écran que l’on souhaite explorer, pour que l’audio démarre dans le casque. Ce dispositif de visite interactive personnalisée accompagne le visiteur durant tout son parcours et après sa visite, car lorsqu’il entend une musique qui lui plait, il peut l’inscrire dans un espace personnel qu’il s’est crée afin de sauvegarder sa propre sélection. 11 heures d’écoute sont à sa disposition!
Six salles thématiques
Chacune des salles dispose d’une scénographie audiovisuelle particulière. Dans la première, 21 bornes accueillent petits et grands, chacune porte le nom d’une légende des musiques noires. Le « King » fait partie du panthéon, Elvis Presley, le seul blanc présent, a droit de cité dans cette exposition, car son rock témoigne de la circulation entre musique noire et blanche. A l’époque de la ségrégation raciale, il a réussi à imposer aux américains puis au monde une musique jusqu’alors réservée aux afro-américains. Le parcours continue au milieu d’écrans géants qui diffusent des images de fêtes africaines: « Mama Africa » est constituée d’archives filmées souvent inédites, qui reviennent région par région africaine, sur la diversité des styles musicaux. La troisième étape, une salle circulaire dotée également d’écrans géants, est consacrée aux rythmes et rites sacrés: santeria cubaine, rituels vaudou, maloya réunionnais..Le dispositif scénographique permet à tout un chacun, une immersion dans ces cérémonies sacrées. L’étape suivante a pour thème l’Histoire. Une grande frise chronologique court sur le mur et remonte aux pharaons noirs de l’antique Egypte. Chaque événement historique ou mythique de la frise fait l’objet d’un commentaire musical, auquel on peut associer des événements de la vie intellectuelle noire. En regard de cette frise chronologique, est présentée une collection rare d’instruments de musique rapportés de ses voyages par Victor Schoelcher. La cinquième salle est réservée aux « Amériques noires »avec une sélections de films, d’extraits de concerts,et une présentation d’instruments originaux comme le « diddley bow » et le « cigarguitar ». Mais comment la « Great Black Musique » qui a marqué le XXème siècle, se perpétue-t-elle aujourd’hui? L’occasion est donnée à chacun de s’exprimer et de …danser. Grâce à trois cabines de cours de danse, seuls ou à plusieurs, les visiteurs peuvent suivre les pas de salsa, de disco ou de hip-hop de chorégraphes professionnels, et se filmer s’ils le souhaitent.
Le parcours jeune public
Cinq modules, à destination du public familial, dès 6 ans, viennent ponctuer le parcours des visiteurs. . « Memory des cordes » présente douze instruments d’Afrique, « Musiques à la loupe » replace les instruments dans leur contexte d’utilisation. L’espace « Histoire d’Adébayo musicien » raconte aux enfants l’esclavage. Un espace convivial, « Motifs, rythmes et couleurs » invite petits et grands à lire et à écouter des contes africains. Le dernier module,un panneau magnétique, « Amériques en musiques », propose une carte des Amériques avec un jeu de correspondance entre pays et styles musicaux. Ces dispositifs ludiques proposent,aussi la plupart du temps, un instrument original à essayer.
Les familles avec enfants de 4 à 11 ans, peuvent opter également pour une visite contée en musique.
Pour le public scolaire
Les enseignants peuvent organiser une visite autonome de l’exposition ou choisir une visite guidée adaptée au niveau des jeunes du CM1 à la Terminale. La visite peut se poursuivre avec un atelier, « Ecoute l’Afrique » pour les enfants de maternelle, « Black Music » pour les élèves du CE1 à la Terminale. Deux ateliers de pratique musicale sont également proposés aux jeunes du CE2 à la Terminale, « Lamellophones d’Afrique » et « Xylophone embaire de l’Ouganda ». Toutes ces activités sont à réserver auprès du service groupe au 01 44 84 44 84.
Béatrice Flammang
L’exposition « Great Black Music »