Publié par la Commission de suivi de la mise en oeuvre des programmes de mathématiques, un rapport montre comment l’institution envisage la réécriture des programmes de seconde. Elle travaille dans le même esprit que les commission précédentes. Le curriculum en maths c’est pas pour tout de suite…
Associant des enseignants du secondaire, des inspecteurs, des universitaires, la commission de suivi organisée par la Dgesco attaque la refonte des programmes de maths par une relecture des anciens programmes et une consultation d’enseignants sélectionnés par le ministère, jugé représentatif mais comprenant moitié d’agrégés. Le terme « curriculum » en est totalement absent.
L’analyse se fait par rapport à l’existant. Ainsi, les enseignants consultés » considèrent globalement satisfaisante la présentation du programme pour l’organisation de leur enseignement, des disparités apparaissent en fonction des chapitres. Pour les chapitres « Fonctions », « Géométrie » et « Statistiques et probabilités », la présentation actuelle est très proche de celle des anciens programmes, elle est jugée suffisamment explicite dans plus de 80% des cas. Pour les nouveautés, « Notation et raisonnement » et « Algorithmique », ce taux tombe respectivement à 60 et 50%. Leur rédaction sous forme commune à l’ensemble des niveaux allant de la classe de Seconde à celle de Terminale est remise en cause. Cependant, les entretiens laissent penser que les raisons de ce jugement ne sont pas les mêmes pour la logique et pour l’algorithmique. Pour l’algorithmique, son introduction au lycée est jugée positive par 65% des répondants, mais plus de 40% des répondants ne sont pas satisfaits de son écriture dans le programme officiel ; c’est la partie du programme qui est jugée la moins explicite. Les entretiens laissent penser que les relations entre algorithmique, mathématiques et programmation ne sont pas clairement perçues. Pour « Notation et raisonnement », la globalisation des « objectifs pour le lycée », à acquérir sur les trois années gêne les professeurs, notamment par crainte d’une disparité des pratiques et donc d’un traitement partiel du sujet sur l’ensemble du cursus du lycée ».
L’utilisation des TICE, une des grandes nouveautés des programmes de slycées , semble avoir beaucoup progressé même si dans trois cas sur quatre les élèves utilisent les TICE dans un cadre totalement fixé en détail par les enseignants. Cela n’empêche pas les rédacteurs de se plaindre de ‘absence d’autonomie des élèves…
Les recommandations restent traditionnelles. Il faut » inviter les éditeurs à reproduire les textes officiels dans leur intégralité » et produire des documents d’accompagnement. La commission veut aussi » recenser et valoriser nationalement les pratiques pertinentes de mises en oeuvre des TICE pour l’enseignement des mathématiques » et « centraliser, valoriser et diffuser au niveau national les ressources et travaux relatifs aux contenus des programmes d’enseignement ». Cela alors que l’analyse des pratiques enseignantes montre dans le rapport que les professeurs piochent à droite et à gauche, largement sur Internet, et qu’ils fabriquent leurs propres démarches.
François Jarraud