Visites scolaires gratuites. Une nouvelle forme de relation texte/image est présentée à la Bibliothèque Forney, le « récit à dessins », une découverte en 160 illustrations, qui fera réfléchir et rêver petits et grands. Le jeune public est particulièrement attendu, des visites guidées gratuites sont proposées aux écoliers et aux collégiens. « Les mots en quête d’images », une exposition à déguster sans modération, toutes générations confondues.
Le mariage texte-image
Depuis les bestiaires enluminés du Moyen-Age, la relation texte/image a connu diverses fortunes. Des mariages d’amour ou de raison scandés par moultes turbulences. Au XXème siècle, leur union a donné lieu à la BD, au roman photo, au roman graphique et plus récemment à une forme originale de narration que l’écrivain Vincent Pachès a nommé le « Récit à dessins ». L’écrivain apprivoise les mots et les illustrateurs cultivent les images.
Le « Récit à dessin »
Vincent Pachès écrit des textes, sortes de haïkus et de récits poétiques très courts sur lesquels des illustrateurs et des peintres développent leur propre écriture. Le scénario est identique pour tous.Vincent Pachès leur envoie son texte qui leur sert d’appui pour construire leur visuel. Le mot et l’image gardent jalousement leur autonomie. Il ne s’agit ni de l’illustration d’un récit ni de la légende d’une image. Cinq artistes sont présents à l’ exposition « Des mots en quête d’image », André François, Béatrice Jean, Josse Goffin, Daniel Maja et Antonio Segui.
Un parcours en quatre thématiques
Le parcours se déroule en quatre grandes thématiques. « Les figures titulaires » présentent les figures de légende qui incarnent l’humanité et peuplent notre imaginaire.Elles sont plus d’une cinquantaine au rendez-vous …;le berger, le fou, le toréador, le mendiant, le pénitent, le moine, le vagabond, le virtuose, le conquérant, le héros, l’avocat, l’aveugle pour qui le noir n’est pas la nuit, le gendarme qui redresse les contrevenants, l’horloger qui considère le temps comme un leurre.. « Le Bestiaire » réunit plus d’une soixantaine d’espèces qui rivalisent d’humour, d’originalité, d’impertinence…L’escargot bave de jalousie, l’hippopotame se cache parmi les roseaux du marécage pour oublier le ridicule de son poids, le homard très théâtral fait penser à … »Oh mare, oh désespoir, oh crustacés ennemies »? L’aigle , père inflexible des héros et des tyrans, voue une haine tenace aux serpents qui lui disputent sa couronne, quant aux singes…ils se déchaînent… La troisième étape de ce parcours passionnant est consacré au « Mot-image »,création moderne, d’une part avec le récit où les mots se répètent, se chevauchent pour ne former qu’une image calligraphiée, et d’autre part la mise en scène du mot dans sa nature strictement typographique. C’est grâce à lui que s’écrit l’épopée des civilisations, il marque le temps. En trait de plume, de noir ou de couleur, c’est lui qui dessine les contours de la vie. Des « Mots-images » rendent hommage à Jean Cocteau, Jules Renard, Albert Camus, entre autres… La dernière partie de l’exposition aborde « Les sentiments du monde »…vaste sujet. L’ennui, l’attente, le caprice, le désenchantement, la vengeance, le charme, la pudeur, le silence…et bien d’autres. Quant au baiser, »dans une langue sans mots, il dit la vérité de l’instant ». A méditer aussi, « Sans pardon, la vie serait un enfer, sans sirène,un désert », ou à retenir, « Le son d’audace: Ne jamais poser de lapin au passé, sans quoi on prend du retard sur l’avenir ».
Les visites scolaires gratuites
La Bibliothèque Forney attend particulièrement le jeune public, en famille ou avec ses enseignants. Elle prévoit des visites commentées, adaptées au niveaux des élèves, de la maternelle à la terminale, avec des jeux d’observation et d’analyse des images. Les visites scolaires sont gratuites pour les écoliers et les collégiens. Une participation est demandée aux lycéens, et aux jeunes à partir de 14 ans venant en individuel. Les visites scolaires sont à réserver impérativement auprès de la médiatrice culturelle, Justine Perrichon, au 01 42 78 14 60 ou justine.perrichon@paris.fr
Béatrice Flammang