Par Norbert Troufflard
Rendu le 9 janvier, le rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques apporte des propositions pour donner à la culture scientifique et technique une vraie place dans la société française. Au point de vouloir redessiner toute l’éducation nationale sous cette seule perspective.
Dirigé par Maud Olivier (députée) et Jean-Pierre Leleux (sénateur), le rapport montre l’importance de la culture scientifique et technique. « Partager les connaissances scientifiques, techniques et industrielles, c’est permettre à chacun de prendre part aux débats contemporains, aux décisions qui font progresser nos sociétés et comprendre les enjeux de notre société démocratique du XXIe siècle… Mieux partager les CSTI dans notre éducation formelle comme dans l’éducation informelle, c’est avoir pour objectif que chacun puisse choisir son avenir professionnel, notamment scientifique, indépendamment de son origine sociale ou de son sexe. Et en permettant un développement économique solide basé sur la connaissance, c’est aussi revaloriser les métiers techniques et de l’industrie ».
Le rapport milite pour le décloisonnement des enseignements. « Les savoirs sont trop cloisonnés. Regardons les filières des lycées : les humanités dans les filières scientifiques et les sciences dans les filières littéraires sont-elles suffisamment présentes pour permettre des échanges, partager une connaissance intelligente et donc le pouvoir ? Et rend-on suffisamment visibles les applications de cette connaissance aux étudiants, aux élèves ? Ne peut-on établir davantage de connexions entre le monde de l’éducation, celui de la recherche et celui du développement économique et industriel ? » Cela amène l’OPECST très loin dans ses recommandations aussi bien pour la formation des enseignants que pour les enseignements de la maternelle au supérieur.
Le rapport préconise « d’intégrer un enseignement spécifique des CSTI dans le cursus des étudiants des ESPE ». Il demande un enseignement de l’informatique à tous les niveaux du système éducatif. Par exemple, pour le seul collège, il demande de généraliser l’EIST (Enseignement intégré de science et de technologie) jusqu’en classe de troisième ; d’inclure un module qui soit consacré au volet industriel des CSTI dans les thèmes de convergence, afin de développer les connaissances sur les enjeux et les métiers de l’industrie ; d’introduire un véritable enseignement informatique indépendant des autres enseignements scientifiques et techniques, et qui développe des coopérations avec ceux-ci dans une volonté d’interdisciplinarité ; de transformer le cours d’histoire des arts en cours d’histoire des arts et des techniques. Quelques semaines après l’adoption de la loi d’orientation de l’Ecole, tout serait à reprendre selon l’OPECST…
L’Office veut aussi peser sur les médias. Il préconise la projection de vidéos scientifiques et techniques à la télévision et une formation pour les journalistes. Par bonheur, dans son zèle, il semble avoir oublié les parlementaires.
Le rapport
http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/auditions_[…]
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