Pour lutter contre le décrochage, l’offre de formation professionnelle apparait un atout important. C’est en proposant une solution de qualification rapide et réelle que l’on peut permettre à des élèves en échec scolaire de rester dans une formation qualifiante. C’est l’intéret du dernier numéro de Éducation & formations de regarder de près l’impact de la réforme du professionnel sur le devenir des élèves.
La réforme du professionnel a supprimé les classes de BEP et invité les élèves à opter pour un CAP en deux ans, conçu comme un véritable filet contre les sorties sans qualification, ou un bac pro en 3 ans. Éducation & formations propose deux études. La première, par Maud Coudène, étudie les CAP dans l’académie de Lyon. Florence Defresne et Mireile Dubois ont étudié le devenir en bac pro.
A Lyon, M Coudène montre que la réforme s’est traduite par une hausse du nombre d’élèves admis en CAP. 19% d’entre eux vont quitter al formation en fin de première année. Un pourcentage qui avoisine la moyenne nationale. Avec la réforme le taux des sorties (décrochage en fait) est passé de 17 à 21%. D’où l’intérêt d’aller voir qui sont ces élèves que le dispositif n’arrive pas à garder. Contrairement aux attentes, ce sont à égalité des garçons et des filles. L’éloignement géographique est un critère de décrochage. Mais l’élément le plus déterminant est le niveau scolaire à l’entrée en CAP.
La réforme du bac pro a fait le pari d’une formation qualifiante en 3 ans au lieu d e 4. Pour Florence Defresne et Mireille Dubois, la réforme permet d’amener davantage de jeunes au niveau du bac. » Intégrer un baccalauréat professionnel en trois ans après la troisième permet à 7 élèves sur 10 d’accéder sans redoublement à une terminale professionnelle. Seuls 4 élèves sur 10 sont dans ce cas lorsqu’ils sont passés par un brevet d’études professionnelles (BEP)… intégrer un baccalauréat professionnel directement après la troisième augmente encore de 8 points les chances d’obtenir, en trois ans, un diplôme de ce niveau ». Sur ce terrain là la réforme fonctionne bien. Mais, les chiffres ministériels montrent l’envers du décor, non évoqué dans l’étude. Le taux de sorties en afin de première année est passé de 8 à 14% avec la réforme. Plus de réussite mais aussi plus de décrochage, voilà el défi de la réforme.
François Jarraud