Dans Economie et statistiques, Mathilde Gaini, Aude Leduc et Augustin Vicard cherchent à savoir » si les jeunes qui font face à une crise au moment d’entrer sur le marché du travail sont aussi pénalisés à long terme ».
Pour eux, « à court-terme, la pénalisation des cohortes malchanceuses se manifeste surtout en termes de taux d’emploi, davantage que de salaire perçu par ceux qui trouvent un emploi. Après 4 ans, l’ensemble de ces différences s’estompent et les trajectoires convergent. Les contrastes entre générations entrées sur le marché du travail dans des conjonctures plus ou moins favorables apparaissent ainsi moins marqués en France que dans la plupart des autres pays. Une explication possible est la forte part de jeunes embauchés au salaire minimum. Le salaire a peu de marge de flexion à la baisse en mauvaise conjoncture. L’impact de la conjoncture se reporte donc sur le taux d’emploi, mais sans effet stigmatisant durable pour la suite du processus d’insertion. Avoir subi davantage de chômage en début de carrière ne serait pas perçu comme signal de moindre employabilité par les employeurs car ils savent que le taux de chômage des jeunes est de toute manière élevé en France, quelle que soit la cohorte ».