» Choisir de relancer une polémique qui causa en 2006 la perte du ministre de Robien auquel il prodiguait déjà ses conseils pourrait laisser croire que notre collègue dispose des données scientifiques nouvelles propres à fonder cette préconisation. Hélas, il n’en est rien. » Dans Le Monde du 31 décembre, Roland Goigoux, professeur à l’université de Clermont-Ferrand, répond à une tribune publiée dans le même journal une semaine auparavant par S Dehaène.
S. Dehaene avait mis en avant une étude récente de J Deviau vantant la supériorité de la méthode syllabique. R Goigoux dénonce, comme le Café l’avait fait le 18 novembre, « de graves défauts méthodologiques » dans cette étude présentée comme scientifique. Il lui oppose une recherche d’E Gentaz, qui ne conclue à la supériorité d’aucune méthode, et un travail en cours , mené par R Goigoux lui-même, auprès de 138 classes de CP.
Pour R Goigoux, » si aucune étude comparative des « méthodes » de lecture n’a permis d’établir la supériorité de tel dispositif sur tel autre, ce n’est pas parce que toutes les pratiques se valent mais parce que la variable « méthode », trop grossière et mal définie, n’est pas une variable pertinente pour une telle recherche. Pour comprendre ce qui différencie véritablement les choix pédagogiques opérés par les maîtres et leur effet sur les apprentissages des élèves, il est nécessaire de substituer à cette approche en termes de « méthode » une analyse reposant sur l’examen simultané d’une pluralité d’indicateurs et de dépasser les déclarations de principes pour entrer dans le détail des pratiques concrètes ».
F. Jarraud