Peut-on raisonnablement faire débuter l’année en août ? C’est la question posée au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 14 novembre. La réponse oppose le ministère aux syndicats. La cause du conflit c’est le calendrier triennal que le ministère a proposé au CSE . Selon ce calendrier, les enseignants rentreraient le 29 août en 2014, le 28 en 2015 et le 31 en 2016.
Comment en arrive-t-on à ces dates ? Le ministère veut 36 semaines de cours pour les élèves. La pré rentrée doit donc précéder ces 36 semaines. Il faut aussi une alternance rigoureuse de semaines de cours et de repos. Résultat, on finit par avancer la journée de pré rentrée en deçà de la barre symbolique du 1er septembre.
« Il faut sortir de cette logique arithmétique » nous a déclaré le Sgen Cfdt qui a refusé de voter cette mesure. Du coté du Snes, qui a voté contre, on affirme « qu’il doit tout y avoir dans les 36 semaines », y compris la pré rentrée. Les syndicats sont attachés à la rentrée en septembre qui est devenue un symbole. Passer la barre c’est déjà accepter le grignotage des vacances, un projet bien installé dans les projets ministériels mais redouté par les enseignants…
Mais la vérité est ailleurs. La vérité , c’est que les 36 semaines n’existent pas. Dans la plupart des établissements secondaires , de fait, les élèves sont libérés bien avant la 36ème semaine du fait des examens. D’un autre coté les études sur le travail enseignant montrent que les enseignants travaillent bien plus que 36 semaines. Ils consacrent aux préparations et aux corrections plusieurs semaines des vacances.
Alors que reste-il de cette demande ? Un vote négatif au CSE. Et probablement une nouvelle occasion de conflit entre le ministère et les enseignants dans les jours à venir… Pour quoi au juste ?
F Jarraud