Mercredi 25 septembre, Vincent Peillon a annoncé la mise en œuvre prochaine de plusieurs mesures pour soutenir et revaloriser la voie professionnelle. Il intervenait dans le cadre de la 6ème Journée du refus de l’échec scolaire organisée par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) avec de nombreux acteurs (ANLCI, ATD Quart Monde, CRAP, DEI France, FCPE, FNAM, UNAF). Le ministre de l’éducation nationale a également annoncé des dispositions visant à construire de nouveaux parcours de formation.
« Ne nous voilons pas la face : aujourd’hui, même si les réformes engagées vont dans le bon sens, les lycées professionnels sont encore identifiés aux lycées des perdants » a souligné, d’entrée de jeu, Thibault Renaudin, secrétaire général de l’AFEV. Un sondage publié par l’Afev montre pourtant que la grande majorité des élèves du professionnel sont satisfaits de leur orientation.
Vincent Peillon s’est attaché à montrer qu’il y avait un intérêt supérieur à se mobiliser autour de l’enseignement professionnel. « L’échec scolaire, c’est un produit du système éducatif, l’école, c’est une machine à trier, une machine qui fait preuve de dureté à l’égard des plus faibles ; nous sommes responsables de ce tri, de cette orientation fondée sur la dépréciation de certains élèves » a–t-il martelé. Puisque la loi d’orientation et de programmation sur l’avenir de l’école porte l’ambition de la réussite pour tous, « il nous appartient de permettre à chaque élève l’épanouissement personnel, l’insertion professionnelle et une vie de citoyen ; c’est pourquoi je salue ceux qui comprennent que la déploration ne remplace pas l’action ni le souci d’améliorer la situation…A ce titre, -et le défenseur des droits nous en a félicités-, même les enfants roms sont accueillis à l’école, contre l’obscurantisme, terreau de la haine, n’en déplaise aux donneurs de leçon en tous genres », a-t-il ajouté.
Des campus d’enseignement professionnel
Puis le ministre a rappelé que c’était la Gauche qui avait créé l’enseignement professionnel, le lycée professionnel, avant d’annoncer la création prochaine, en collaboration avec la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, de 15 campus d’enseignement professionnel. Selon Olivier Vandard, chef du bureau des lycées professionnels à la Dgesco, ces 15 futurs « campus des métiers et des qualifications » relieront voie professionnelle, voie technologique, universités, laboratoires de recherche et Région autour de secteurs d’avenir (numérique, aéronautique, NTIC…), pour préparer des ingénieurs aux métiers de demain.
De nouveaux parcours d’orientation
Pour le ministre, la question de l’orientation est au cœur de l’acte pédagogique et elle fera partie intégrante de la formation dans les ESPE ; afin d’aller plus loin, il a précisé : « dans quelques jours, je vais demander au Conseil supérieur des programmes de concevoir un véritable « parcours d’information et d’orientation » parce la capacité d’information et l’orientation ne doivent pas être réservées à quelques parents et élèves ; cela fait partie du métier d’enseignant aussi ». L’obsession qui guide l’action ministérielle en matière d’enseignement professionnel, ce sont les dispositifs favorisant la poursuite d’études, comme toutes les formes de passerelles à susciter en pensant à partir du point d’arrivée d’où le travail en collaboration avec le ministère de l’enseignement supérieur, comme celui mené autour de la réforme des licences universitaires.
Le ministre a également souligné son souci d’assurer les meilleures conditions matérielles de scolarité aux élèves de l’enseignement professionnel grâce au développement, notamment, de l’offre d’internats pour les lycéens professionnels, une offre inscrite dans le projet de budget pour 2014.
Dans le même esprit, Vincent Peillon a affirmé sa volonté d’améliorer la carte des formations professionnelles en travaillant avec les Régions et, pour inciter les entreprises à s’engager et à se sentir responsables, il a annoncé l’installation le 18 octobre prochain d’un Comité école/entreprises, présidé par Jean Cyril Spinetta.
Samra Bonvoisin