« La laïcité est un combat non pas contre certains mais pour tous, tout ce qui rassemble » a précisé Vincent Peillon en dévoilant le 9 septembre la Charte de la laïcité. C’est justement sur ce terrain que les rares critiques fusent.
Car la charte est bien accueillie dans le monde de l’éducation. Pour le Se-Unsa, c’est « une initiative salutaire ». Le Sgen Cfdt « se réjouit de la publication de la charte » qui « inscrit la laïcité dans une logique d’ouverture ». Dans le privé, la Fep Cfdt, premier syndicat des enseignants du privé, demande l’affichage de la charte dans les établissements sous contrat. Même état d’esprit à la Ligue de l’enseignement qui parle d’un texte « de belle modernité dans une France qui doit faire de la reconnaissance réciproque des cultures qui la composent une base renouvelée de son indispensable unité ». «
Les critiques viennent des organisations musulmanes et du Défenseur des droits. Nommé par Nicolas Sarkozy pour remplacer des institutions jugées trop indépendantes, le Défenseur des droits utilise la charte pour poser à nouveau la question du port du voile. Il saisit le Conseil d’Etat à propos du port du voile par des mères accompagnatrices d’écoliers lors de sorties et par des salariées dans des crèches privées. « Quand on parle de communautarisme ,on parle de musulmans », estime Abdallah Zekri, président de l’observatoire de l’islamophobie. Le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, craint aussi de voir la charte utilisée pour stigmatiser les musulmans. Depuis 2004, la question de la laïcité est utilisée régulièrement pour montrer du doigt les minorités.